Mesdames, messieurs,
les députés et les sénateurs,
nous sommes infirmiers(ères) et avons le sentiment (pour ne pas dire plus) d'être réellement pris(es) pour des cons(es), excusez du peu mais nous ne voyons pas d'autre mot pour qualifier votre attitude à notre encontre (à lire complètement svp) :
sur le sujet de la pénibilité, nous suivons - très attentivement - l'évolution de la réflexion ministérielle et autre, et nous devons constater que le sujet commence sérieusement à déraper, le coup du compte épargne pénibilité ne nous faisant pas rire du tout, les infirmières ayant été les premières sacrifiées, bien malgré elles, sur ce thème dès 2009 avec la réforme dite Bachelot en perdant le bénéfice des annuités liées à la pénibilité - pourtant évidente - de l'exercice infirmier (travail de nuit obligatoire, portée de patients lourds, enchaînements de plannings sans respecter la loi sur le délai minimal entre deux prises de postes, travail 1 week end / 2, etc ...) et un passage obligatoire en catégorie A dès le 01 décembre 2010, celles et ceux d'entre nous (malgré 57% de maintien volontaire en catégorie B) qui ont cru aux promesses de la droite s'en mordent maintenant les doigts ... car les conditions de l'exercice infirmier se sont fortement dégradées avec des suppressions de personnels alors que - paraît-il - des collègues diplômées seraient au chômage faute d'emplois disponibles ? De qui se moque t-on ? Le fait d'être resté en catégorie B jusqu'au départ en retraite, avec le maintient afférent de la pénibilité, sera t-il maintenu ?
sur le sujet de la revalorisation salariale, là aussi nous sommes privés de toute augmentation depuis le début du quinquennat Sarkozy, les dernières études indépendantes faisant valoir une baisse significative de nos revenus, quand dans le même temps, nos charges sociales prélevées et nos impôts sur le revenu augmentent par le biais du blocage, reconduit par la gauche, du barême des tranches fiscales ...
sur le sujet de la journée de carence, décision inique prise par le précédent gouvernement mais reconduite par votre majorité, madame la ministre de la Fonction Publique a promis que cette suppression qui nous touche abusivement depuis 2 ans serait effective, mais quand ? Est-il normal qu'une infirmière ou qu'une aide soignante qui est contagieuse du fait d'être malade et donc obligée de se soigner/rester chez elle pour ne pas contaminer les patients sur son lieu de travail, soit pénalisée ainsi ???
sur le sujet de la formation initiale infirmière, là aussi des aberrations à la pelle sur lesquelles il convient - urgemment - de revenir afin que les nouveaux diplômés soient mieux formés ...
sur le sujet de l'ordre infirmier, vous tergiversez, en veux tu en voilà, pendant que les dirigeants de l'ordre s'apprêtent dans deux mois, à procéder à la ré élection bidon du président Borniche, les premières élections à l'envers de l'histoire de notre pays, avec l'accord tacite des autorités et des tutelles ... qui laissent faire ! Pendant ce temps, aussi, ce sont nos collègues de Lyon, de Paris, de Marseille, etc ... qui continuent à être embêtées (là aussi pour ne pas écrire autre chose) jusqu'à se voir refuser, par exemple, un numéro ordinal le 30 juillet pourtant exigé immédiatement par la cpam, à cause des congés annuels ordinaux et donc une décision reportée au ... 15 septembre ! La seule réponse de l'ordre aux opposants étant de les envoyer devant les tribunaux en multipliant les procédures pour espérer les affaiblir financièrement et les faire taire, et bien c'est raté ! Votre commission ayant reporté à septembre une décision sur les ordres paramédicaux pourtant promises en mai puis en juillet ... Notre prochaine convocation a lieu le 05 septembre au TGI de Marseille, après celle de Paris en mai/mars et celle à venir (nouvelle convocation reçue hier !) ...
Voilà donc quelques unes de nos remarques et revendications, mesdames et messieurs les élus du peuple, pour lesquels nous avons semble t-il voté majoritairement en mai et juin 2012 sur la base de promesses électorales et du changement que nous ne voyons toujours pas venir. Pendant ce temps, les français souffrent toujours, ont toujours moins de moyens pour, notamment, se soigner, mais les élus continuent à planer, les fins de mois difficiles ne vous concernant bien évidemment pas ! Infirmières, contribuales, citoyennes, nous sommes aussi et avant tout électrices.
Solange Granier, infirmière désabusée et fatiguée,
qui attend la retraite avec grande impatience,
membre du syndicat infirmier RESILIENCE,
Thierry Krieger, infirmier écoeuré et en passe de
démissionner pour aller vendre des salades sur les marchés,
membre du syndicat infirmier RESILIENCE,
Hervé Dubois, infirmier cocufié par la gauche,
membre du syndicat infirmier RESILIENCE,
Hugues Dechilly, infirmier dégoûté en attente de rien,
membre du syndicat infirmier RESILIENCE,
pour nous écrire : syndicat RESILIENCE - 20 rue de Molsheim - 67000 Strasbourg