par seringatomik Dim 17 Fév 2013 - 11:33
https://www.facebook.com/lesinfirmieres.encolere
Lettre à envoyer au président de la République,
soit par @ : http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/
soit par courrier (affranchissement gratuit) à l'adresse suivante : Monsieur le Président de la République - Palais de l'Élysée - 55 rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris.
Monsieur le Président de la République,
les infirmières en colère sont très remontées, plus que jamais.
Depuis maintenant une année de votre présidence, rien n'a bougé :
- nous manquons toujours plus de personnels qualifiés et même en supprimant les postes non pourvus, de quelques manières que ce soit, les gestionnaires de l'Hôpital ne parviendront plus à masquer l'indigence qui règne au sein des services de Santé,
- les patients sont toujours plus nombreux à se présenter aux urgences, là ou la carte vitale est égale à une carte bleue, sans limitation de plafond, car les dispositifs mis en place par vos prédécesseurs ne semblent pas avoir reçu l'assentiment des usagers et de certains professionnels,
- dans les services hospitaliers, de soin post urgence, la situation est devenue cauchemardesque et les insultes et autres agressions à l'encontre des personnels - qui n'en peuvent plus - se multiplient,
- les gestionnaires d'établissements, rebaptisés il y a peu "managers publics de santé" gèrent les hôpitaux et les cliniques avec comme seul horizon, soit l'amélioration des profits financiers, soit la diminution des coûts de personnels ...
Vous le savez, nous le savons, monsieur le Président de la République, on ne gère pas de l'Humain comme on pilote une usine robotisée à outrance pour fabriquer des voitures ou des boîtes de conserves.
Hors, ces dernières années, la recherche du profit et de la diminution des coûts ont amené le fonctionnement de l'Hôpital public à cette situation de déshumanisation des centres de soins. Nos collègues du privé nous racontent les mêmes histoires et subissent aussi.
OUI monsieur le Président il y a des économies à faire dans le domaine de la Santé, mais NON monsieur le président elles ne doivent pas s'opérer sur le seul facteur qui prévaut à l'hôpital : l'humain, que l'on soit soigné ou soignant !
Les multiples et trop nombreuses réformes - de droite et de gauche - subies arbitrairement par les soignés en premier lieu et les soignants par voie de conséquences nous ont fait perdre - en moins de cinq années - des repères importants contribuant encore plus au sentiment d'injustice de plusieurs catégories professionnelles qui - de surcroît - ont vu leur pouvoir d'achat bloqué depuis des années, consigne ministérielle reconduite il y a peu sous votre présidence. Il n'est d'ailleurs plus rare de s'entendre répondre : " estimez vous heureuse, vous avez du boulot ! ".
Vous avez, nous le savons aussi, pris vos fonctions présidentielles avec des marges de manœuvre économiques et financières, nulles. Mais vous avez été élu, par une majorité de français, pour changer la politique suivie par votre prédécesseur. Votre slogan de campagne " le changement c'est maintenant " semble avoir été, lui aussi, remis aux oubliettes.
Monsieur le Président, nous ne sommes pas allumées ni irresponsables et nous avons aussi des idées pour améliorer, mais ce que nous entendons, chaque jour, en écoutant les malades et leurs familles, n'est pas des plus rassurants sur ce que comptent voter une plus grosse majorité encore de français aux prochaines échéances. Il vous appartient de faire en sorte que le traumatisme de 2002 ne se répète pas en 2017. Les chiffres sont têtus, monsieur le Président, les scores électoraux des extrêmes, aussi.
Lesinfirmières Encolère, monsieur le Président, lancent aujourd'hui un large appel à une manifestation printanière de toutes les blouses blanches le 20 mars prochain, dans les rues de la capitale, siège de votre bureau présidentiel. Nous espérons bien qu'à cette occasion, vous saurez prendre le temps de nous recevoir pour nous écouter, comme vous le faîtes régulièrement pour d'autres salariés.
En espérant que vous saurez entendre notre appel et que vous prendrez le temps de nous écouter, nous vous adressons, monsieur le Président de la République, nos salutations infirmières citoyennes déterminées.
Lesinfirmières Encolère.