par seringatomik Mer 20 Mar 2013 - 0:08
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Les infirmières sur le pavé…dans le désordre
19 mars 2013 | Claire Dubois |
La semaine promet d’être chaude ! Les Infirmières en Colère manifesteront le 20 mars, en même temps que les kinés. Le collectif des Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes multipliera les actions le 23 mars en région, souvent sous formes de « happening ».
Manifestation des "Ni bonnes Ni nonnes Ni pigeonnes le 7 janvier dernier à Paris - TD
Les « blouses blanches » affichent donc leur colère mais dans le désordre. “La profession infirmière et les blouses blanches en général souffrent depuis trop longtemps de ces règlements de comptes en aparté, de ces rivalités malsaines”, peut-on lire sur la page Facebook des Infirmières en colère.
Après de multiples changements de parcours décidés par les autorités administratives et quelques tentatives de « manipulation » selon Hugues Dechilly, secrétaire général de Résilience la manifestation des blouses blanches du 20 mars, à l’appel des Infirmières en colère et de Resilience, démarrera place Edmond Rostand à Paris, à deux pas du Sénat à 11 h 30.
Ils sont soutenus par l’Union française pour une médecine libre, association née du mouvement « les médecins ne sont pas des pigeons ».
Son trajet en direction de l’Assemblée nationale et du ministère de la Santé sera identique à celui emprunté par les masseurs-kinésithérapeutes et les podologues qui appellent à manifester pour obtenir le grade « master » en fin de formation.
Infirmiers et kinés battront donc le pavé les uns à côté des autres – au départ les parcours devaient juste se croiser – mais les raisons de la grogne sont différentes. « Nous réagissons contre la dégradation du système de santé, celle des conditions de travail, contre la pénibilité qui n’est plus prise en compte. Nous manifestions pour remettre l’humain au cœur de la santé, pour que l’on arrête de mettre uniquement les questions de financement en avant », explique Hugues Dechilly.
Happenings pour l'association des "Ni bonnes ni nonnes ni pigeonnes"
En revanche, les mots d’ordre sont quasiment identiques entre les Infirmières en Colère et les Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes (NBNNNP) qui demandent le soutien des citoyens et usagers de la santé, conviés à leurs rassemblements du 23 mars dans une trentaine de villes par ce que « le patient doit être replacé au centre du soin ».
A Paris, ces dernières qui regroupent 35 000 membres sur leur page Facebook, manifesteront à 15 h place du Trocadéro, sur l’esplanade des droits de l’Homme, habillées « dans une housse mortuaire ou en noir - si vous ne souhaitez pas vous allonger dans une housse - afin d'illustrer le burn out, le suicide soignant et l'assassinat de notre système de santé », précise Sarah Guerlais, vice-présidente du mouvement.
Le lieu, l'esplanade des droits de l’Homme a été choisie « comme métaphore pour refuser que notre système de santé soit détruit par les gestionnaires et pour refuser que le profit règne au détriment des droits humains » expliquent les responsables de NBNNNP dans un communiqué.
Par ailleurs, une troisième manifestation, à l’initiative d’un autre collectif, avait également été prévue le 21 mars, avant que le projet ne soit abandonné.
Une colère infirmière qui monte
Hugues Dechilly devrait être reçu à l’Assemblée nationale en milieu de journée et au ministère de la Santé vers 15 h. L’occasion de rappeler aux pouvoirs publics les différentes revendications des blouses blanches.
« La ministre de la Santé estime que dans les hôpitaux, il s’agit uniquement d’un problème d’organisation. C’est un comble. Elle ne saisit pas l’ampleur du problème », s’indigne Marie-Hélène Durieux, infirmière et une des responsables de Sud santé.
« Certes cette multiplicité de mouvements et de groupuscules n’est pas positive mais cela montre que cela bouge. Nous allons réfléchir à l’éventualité de lancer un mouvement », affirme-t-elle. De fait, les différents collectifs reprochent aux syndicats traditionnels une certaine inertie, ce qui expliquerait en partie la montée de mouvements disparates qui cherchent à être entendus.
Mais le mal-être est le même. Une récente lettre-pétition des « Infirmières en colère » au Président de la République soulignait que « la recherche du profit et de la diminution des coûts ont amené le fonctionnement de l'hôpital public à cette situation de déshumanisation des centres de soins” et mettait en avant « la situation cauchemardesque » dans les services hospitaliers, « les insultes et autres agressions à l'encontre des personnels - qui n'en peuvent plus ».
Certains espèrent que le 12 mai, journée internationale de l’infirmière, sera l’occasion de faire preuve d’unité. Il reste deux mois…
Claire Dubois