http://www.espaceinfirmier.fr/actualites/au-jour-le-jour/articles-d-actualite/150727-le-senat-au-secours-de-l-oni.html
27/07/2015
Le Sénat au secours de l'ONI
Examiné par la commission des Affaires sociales du Sénat le 22 juillet dernier, le projet de loi de la future loi de santé a subi d’importants ajustements. Si les sénateurs rétablissent l’ONI dans ces prérogatives et reconnaissent la pratique avancée infirmière, ils sabrent aussi d’autres mesures tel la généralisation du tiers payant.
Premier acte : le 10 avril dernier, les députés demandaient l’abrogation de l’Ordre national infirmier (ONI). Second acte : réunie le 22 juillet la commission des Affaires sociales du Sénat a voté son maintien ! À l’image de l’examen du projet de loi portant sur la modernisation de notre système de santé, qui bénéficie pourtant d’une procédure accélérée...., on ne voit pas le bout de cette histoire ordinale. Du côté de l’ONI, on est tout à sa joie naturellement. Dans un communiqué publié le 23 juillet, Didier Bormiche, président de l’instance, explique ainsi que « l’Ordre salue le soutien et la mobilisations des nombreux sénateurs, des pouvoirs publics, mais également des infirmiers pour le maintien de notre institution ordinale, dont le rôle est indispensable à la profession comme à la sécurité des soins dispensés aux Français. »
Pratique (pas très) avancée…
Contacté, le syndicat Résilience, le plus fidèle ennemi de l’ordre, tempère les ardeurs de son adversaire. « Le vote de la commission des Affaires sociales du Sénat n’engage pas tout le Sénat […]. Nous avons, nous aussi, reçu et sans crier victoire prématurément, des assurances écrites de plusieurs groupes politiques représentés au Sénat, nous assurant pleinement de leurs soutiens sur ce sujet, allant dans le sens de la majorité des infirmières non inscrites à l’ordre infirmier […], nous les rencontrerons au tout début septembre au Sénat afin de mieux encore leur dire le rejet de plus de 80 % de la profession infirmière », déclare Hugues Dechilly, son secrétaire général.
L’engagement de l’ONI dans le projet de loi portait également un amendement visant la reconnaissance au grade de master de la pratique avancée infirmière. Dans son élan, la commission l’a adopté. Une mesure qui, si elle est votée, devrait donner une bouffée d’oxygène aux infirmières qui se sont engagées dans cette voie et permettre à d’autres de leur emboîter le pas. Encensées par tous, la pratique avancée infirmière souffre en effet d’un manque de reconnaissance statutaire et professionnel qui ne concoure évidemment pas à son développement.
Le dernier mot aux députés
A noter que lors de l’examen, les sénateurs de la commission se sont également prononcés contre la généralisation du tiers payant, arguant que des mesures existaient déjà pour « les publics les plus fragiles ». Ils ont par ailleurs supprimé un article de loi visant à ouvrir le don du sang aux homosexuels, rétablit le délai de réflexion obligatoire de sept aux jours pour les femmes ayant fait le choix d’avorter. Et sont également revenus sur le consentement présumé du don d’organe. Quoi qu’il en soit, le texte devra être examiné en séance plénière par les sénateurs à la mi-septembre, puis par les députés. Et ce sont eux qui auront le dernier mot…
Françoise Vlaemÿnck
27/07/2015
Le Sénat au secours de l'ONI
Examiné par la commission des Affaires sociales du Sénat le 22 juillet dernier, le projet de loi de la future loi de santé a subi d’importants ajustements. Si les sénateurs rétablissent l’ONI dans ces prérogatives et reconnaissent la pratique avancée infirmière, ils sabrent aussi d’autres mesures tel la généralisation du tiers payant.
Premier acte : le 10 avril dernier, les députés demandaient l’abrogation de l’Ordre national infirmier (ONI). Second acte : réunie le 22 juillet la commission des Affaires sociales du Sénat a voté son maintien ! À l’image de l’examen du projet de loi portant sur la modernisation de notre système de santé, qui bénéficie pourtant d’une procédure accélérée...., on ne voit pas le bout de cette histoire ordinale. Du côté de l’ONI, on est tout à sa joie naturellement. Dans un communiqué publié le 23 juillet, Didier Bormiche, président de l’instance, explique ainsi que « l’Ordre salue le soutien et la mobilisations des nombreux sénateurs, des pouvoirs publics, mais également des infirmiers pour le maintien de notre institution ordinale, dont le rôle est indispensable à la profession comme à la sécurité des soins dispensés aux Français. »
Pratique (pas très) avancée…
Contacté, le syndicat Résilience, le plus fidèle ennemi de l’ordre, tempère les ardeurs de son adversaire. « Le vote de la commission des Affaires sociales du Sénat n’engage pas tout le Sénat […]. Nous avons, nous aussi, reçu et sans crier victoire prématurément, des assurances écrites de plusieurs groupes politiques représentés au Sénat, nous assurant pleinement de leurs soutiens sur ce sujet, allant dans le sens de la majorité des infirmières non inscrites à l’ordre infirmier […], nous les rencontrerons au tout début septembre au Sénat afin de mieux encore leur dire le rejet de plus de 80 % de la profession infirmière », déclare Hugues Dechilly, son secrétaire général.
L’engagement de l’ONI dans le projet de loi portait également un amendement visant la reconnaissance au grade de master de la pratique avancée infirmière. Dans son élan, la commission l’a adopté. Une mesure qui, si elle est votée, devrait donner une bouffée d’oxygène aux infirmières qui se sont engagées dans cette voie et permettre à d’autres de leur emboîter le pas. Encensées par tous, la pratique avancée infirmière souffre en effet d’un manque de reconnaissance statutaire et professionnel qui ne concoure évidemment pas à son développement.
Le dernier mot aux députés
A noter que lors de l’examen, les sénateurs de la commission se sont également prononcés contre la généralisation du tiers payant, arguant que des mesures existaient déjà pour « les publics les plus fragiles ». Ils ont par ailleurs supprimé un article de loi visant à ouvrir le don du sang aux homosexuels, rétablit le délai de réflexion obligatoire de sept aux jours pour les femmes ayant fait le choix d’avorter. Et sont également revenus sur le consentement présumé du don d’organe. Quoi qu’il en soit, le texte devra être examiné en séance plénière par les sénateurs à la mi-septembre, puis par les députés. Et ce sont eux qui auront le dernier mot…
Françoise Vlaemÿnck