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Mr Emmanuel ADAIN Le 18 avril 2013
Lettre recommandée A/R
Monsieur Didier BORNICHE
Président du Conseil national
de l'Ordre des infirmiers
228 rue du Faubourg Saint-Martin
75010 PARIS
Objet : Démission du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers
Monsieur le Président,
Je vous adresse par la présente ma démission de mon mandat de conseiller national de l’Ordre
des infirmiers. Les conditions actuelles de fonctionnement du CNOI, l’absence d’action
significative au bénéfice de la profession, l’absence totale de réponse à mon courriel du
25 mars dernier en réponse à mes préoccupations légitimes de transparence et la politique
désastreuse menée au quotidien à l’encontre des infirmiers libéraux ne me permettent plus
d’exercer ce mandat avec un quelconque espoir de résultats utiles pour nos consœurs et nos
confrères.
Nous n’avons à ce jour, soit depuis trois semaines, reçu aucune délibération, ni aucun compte
rendu du Conseil national extraordinaire du 25 mars dernier, pourtant organisé dans un climat
d’urgence et porteur d’enjeux fondamentaux pour la pérennité de l’Ordre dans toutes ses
composantes. Ce dernier épisode illustre bien le désert d’initiatives et de décisions partagées
dans votre méthode de gouvernance.
Le dépliant adressé aux infirmiers accompagnant l’appel à cotisation pour l’année 2013, que
vous n’avez pas jugé utile de signer, vante « cinq combats pour la profession ». Qu’en est-il
vraiment ? Laissez-moi plutôt vous mettre en face de vos cinq renoncements qui sont autant
de défaites pour la profession.2 / 2
Renoncement à promouvoir l’expertise infirmière :
Les exemples abondent malheureusement de votre incapacité permanente à soutenir et mettre
en valeur cette expertise :
- Une action résolue poursauvegarder la qualité de l’accès à la formation initiale au niveau
européen n’a pas fait partie des priorités du CNOI ces derniers mois. Votre Bureau n’a
fait que se raccrocher aux associations représentatives des formateurs et des étudiants,
heureusement plus vigilantes que vous pour l’avenir de notre profession !
- Le groupe de travail ordinal pour contribuer à la réflexion de la mission SICARD sur
l’accompagnement de la fin de vie a été mis en place… le lendemain de la remise du
rapport au Président de la République !!
- Vous n’avez pas jugé bon de faire contribuer le CNOI à l’élaboration du "Pacte de
confiance pour l’hôpital" commandé à M. Édouard Couty par la Ministre de la Santé,
alors que les infirmiers représentent les professionnels soignants les plus nombreux au
sein des établissements de santé.
- Vous vous désintéressez totalement de notre Code de déontologie, outil de
reconnaissance essentiel de l’éthique et de l’expertise professionnelles.
Qu’avez-vous donc à votre actif dans les « 3 rapports, 7 recommandations et 2 recueils
d’expertises infirmières » consultables sur le site de l’Ordre ? Le CNOI n’a élaboré aucune
position sur un quelconque sujet professionnel de fond depuis le début de votre mandat en
juillet 2011. De même, les avis de l’Ordre sur les protocoles de coopération
interprofessionnelle ne nous sont plus communiqués depuis le début de votre présidence.
D’expertise, soyons francs, sous votre présidence le CNOI n’en a plus! Pour la conserver, il
aurait fallu l’entretenir ou la renouveler. Vous l’avez étouffée sans rien apporter à sa place.
Renoncement à professionnaliser et accompagner les élus ordinaux de proximité :
Le plan de restructuration que vous avez conçu avec votre Bureau se résume à l’abandon des
CDOI et l’asphyxie des CROI. Les conseils départementaux, qui devaient être le bras de
levier de l’Ordre,sont exsangues, alors qu’ils sont indispensables à la qualité des relations de
proximité avec les infirmiers et les institutions qui les emploient. Alors qu’ils devront
préparer seuls le renouvellement de leurs élus dans quelques mois, ils sont toujours en attente,
comme nous, d’une organisation claire et transparente sur ce sujet. Les élus sur terrain se
découragent et démissionnent en cascade. Vous feignez d’ignorer cette réalité. Les
délégations désignées par ARS sont si nombreuses que personne au CNOI ne prend même
plus la peine de s’arrêter un instant sur les causes de cette situation. Alors que notre Conseil a
la responsabilité et le devoir légal de rendre un avis dans chacun de ces cas, vous ne le lui
demandez même pas! Le CNOI fonctionne en autarcie, ne consulte plus les départements,
alors même qu’il prend ses décisions avec une représentativité toujours plus mince. 3 / 2
Nous n’avons pas été informés de la récente réunion des présidents de CROI sur les élections
à venir. Vous ne vous souciez plus de convoquer ni les membres du CNOI ni ceux des CDOI
à ces réunions qui étaient pourtant, naguère, si riches d’échanges mutuels et précieuses pour la
cohésion de toutes les composantes de l’Ordre.
Renoncement à une politique d’égalité dans la gestion du tableau et le paiement
des cotisations, en vous acharnant de manière systématique à poursuivre en priorité
les infirmiers libéraux :
Une grande partie de la survie financière de l’ONI est assise sur la cotisation des infirmiers
libéraux. Votre vision étriquée de cette partie de la profession est édifiante. Vous n’avez eu de
cesse de poursuivre et effrayer ces confrères pour les contraindre à payer leur cotisation. C’est
peu de dire que vous traitez bien différemment lesinfirmiers salariés. On aurait pu penser que
votre statut hospitalier vous aurait incité à plus de zèle pour convaincre vos collègues dans les
hôpitaux. Il n’en est rien, vous y avez renoncé. Vous continuez votre acharnement sélectif qui
masque mal votre incapacité à entraîner, à motiver, qui que ce soit. Le service juridique ̶celui
qui écrit vos textes pour vous, instruit les plaintes et poursuit les infirmières ̶ est bien le
dernier qui fonctionne...
Renoncement à une présidence digne du CNOI:
Le CNOI est tout sauf serein. Comment pourrait-il l’être ? Tout le monde se souvient du
soutien dont avait bénéficié l’équipe précédente dont vous étiez vice-président. Comment
réussir cet exercice schizophrénique consistant à nier notre passé commun ? Combien de
décisions avez-vous votées à l’époque, qu’aujourd’hui vous faitessemblant de condamner ?
La réalité de la "gouvernance partagée" que vous avez tant vantée se limite à un Conseil
national recroquevillé, un Bureau craintif à l’idée de tout partage avec les CROI et CDOI.
Nous n’avons pas pu bénéficier cette année encore de votre rapport d’activité…Et pour
cause !
Vos bavardages sur votre hypothétique sauvetage ordinal ne sauraient tromper les infirmiers:
sous votre présidence, le CNOI n’est plus que l’ombre de lui-même.
Renoncement à porter et représenter une ambition pour notre profession :
Une vingtaine de mois sous votre présidence nous ont éclairés sur vos compétences, votre
expérience et votre dévouement à la tâche, par rapport au niveau qu’exige une telle
responsabilité. La seule ambition qui vous anime ainsi que votre Bureau est à rechercher
ailleurs. Vous vous sentez mieux dans un "costume" officiel de pure apparence – avec
d’ailleurs peu de réussite – que dans la tenue de l’infirmier, le service véritable et l’échange
direct avec vos consœurs et confrères sur le terrain.
À votre image, le Bureau ne s’intéresse plus qu’à la banque, aux couloirs du ministère et, bien
sûr, aux prochaines élections qui doivent concerner la plupart d’entre vous. Quel infirmier
peut raisonnablement voir là une ambition pour la profession ?4 / 2
Ma déception est immense. J’avais inscrit dans ma profession de foi pour être élu au Conseil
national les priorités suivantes: « Veiller et travailler ensemble pour que les principes
éthiques, de moralité, de probité et de compétences continuent à guider notre action (...) Pour
que nous puissions ensemble faire évoluer notre profession et être garants de nos
compétences ».
Nous en sommes si loin aujourd’hui ! L’enthousiasme des débuts s’est échoué sur votre
indifférence à l’égard des élus ordinaux et de nos missions essentielles. Sur vos calculs et vos
comportements de « gouvernance », qui sont devenus insupportables. Ma place est bien plus
utile auprès des patients que dans cette assemblée où vous-même et votre équipe avez cessé
d’être « soignants ».
Recevez, Monsieur le Président, les salutations qu’appelle votre triste bilan.
Emmanuel ADAIN
Mr Emmanuel ADAIN Le 18 avril 2013
Lettre recommandée A/R
Monsieur Didier BORNICHE
Président du Conseil national
de l'Ordre des infirmiers
228 rue du Faubourg Saint-Martin
75010 PARIS
Objet : Démission du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers
Monsieur le Président,
Je vous adresse par la présente ma démission de mon mandat de conseiller national de l’Ordre
des infirmiers. Les conditions actuelles de fonctionnement du CNOI, l’absence d’action
significative au bénéfice de la profession, l’absence totale de réponse à mon courriel du
25 mars dernier en réponse à mes préoccupations légitimes de transparence et la politique
désastreuse menée au quotidien à l’encontre des infirmiers libéraux ne me permettent plus
d’exercer ce mandat avec un quelconque espoir de résultats utiles pour nos consœurs et nos
confrères.
Nous n’avons à ce jour, soit depuis trois semaines, reçu aucune délibération, ni aucun compte
rendu du Conseil national extraordinaire du 25 mars dernier, pourtant organisé dans un climat
d’urgence et porteur d’enjeux fondamentaux pour la pérennité de l’Ordre dans toutes ses
composantes. Ce dernier épisode illustre bien le désert d’initiatives et de décisions partagées
dans votre méthode de gouvernance.
Le dépliant adressé aux infirmiers accompagnant l’appel à cotisation pour l’année 2013, que
vous n’avez pas jugé utile de signer, vante « cinq combats pour la profession ». Qu’en est-il
vraiment ? Laissez-moi plutôt vous mettre en face de vos cinq renoncements qui sont autant
de défaites pour la profession.2 / 2
Renoncement à promouvoir l’expertise infirmière :
Les exemples abondent malheureusement de votre incapacité permanente à soutenir et mettre
en valeur cette expertise :
- Une action résolue poursauvegarder la qualité de l’accès à la formation initiale au niveau
européen n’a pas fait partie des priorités du CNOI ces derniers mois. Votre Bureau n’a
fait que se raccrocher aux associations représentatives des formateurs et des étudiants,
heureusement plus vigilantes que vous pour l’avenir de notre profession !
- Le groupe de travail ordinal pour contribuer à la réflexion de la mission SICARD sur
l’accompagnement de la fin de vie a été mis en place… le lendemain de la remise du
rapport au Président de la République !!
- Vous n’avez pas jugé bon de faire contribuer le CNOI à l’élaboration du "Pacte de
confiance pour l’hôpital" commandé à M. Édouard Couty par la Ministre de la Santé,
alors que les infirmiers représentent les professionnels soignants les plus nombreux au
sein des établissements de santé.
- Vous vous désintéressez totalement de notre Code de déontologie, outil de
reconnaissance essentiel de l’éthique et de l’expertise professionnelles.
Qu’avez-vous donc à votre actif dans les « 3 rapports, 7 recommandations et 2 recueils
d’expertises infirmières » consultables sur le site de l’Ordre ? Le CNOI n’a élaboré aucune
position sur un quelconque sujet professionnel de fond depuis le début de votre mandat en
juillet 2011. De même, les avis de l’Ordre sur les protocoles de coopération
interprofessionnelle ne nous sont plus communiqués depuis le début de votre présidence.
D’expertise, soyons francs, sous votre présidence le CNOI n’en a plus! Pour la conserver, il
aurait fallu l’entretenir ou la renouveler. Vous l’avez étouffée sans rien apporter à sa place.
Renoncement à professionnaliser et accompagner les élus ordinaux de proximité :
Le plan de restructuration que vous avez conçu avec votre Bureau se résume à l’abandon des
CDOI et l’asphyxie des CROI. Les conseils départementaux, qui devaient être le bras de
levier de l’Ordre,sont exsangues, alors qu’ils sont indispensables à la qualité des relations de
proximité avec les infirmiers et les institutions qui les emploient. Alors qu’ils devront
préparer seuls le renouvellement de leurs élus dans quelques mois, ils sont toujours en attente,
comme nous, d’une organisation claire et transparente sur ce sujet. Les élus sur terrain se
découragent et démissionnent en cascade. Vous feignez d’ignorer cette réalité. Les
délégations désignées par ARS sont si nombreuses que personne au CNOI ne prend même
plus la peine de s’arrêter un instant sur les causes de cette situation. Alors que notre Conseil a
la responsabilité et le devoir légal de rendre un avis dans chacun de ces cas, vous ne le lui
demandez même pas! Le CNOI fonctionne en autarcie, ne consulte plus les départements,
alors même qu’il prend ses décisions avec une représentativité toujours plus mince. 3 / 2
Nous n’avons pas été informés de la récente réunion des présidents de CROI sur les élections
à venir. Vous ne vous souciez plus de convoquer ni les membres du CNOI ni ceux des CDOI
à ces réunions qui étaient pourtant, naguère, si riches d’échanges mutuels et précieuses pour la
cohésion de toutes les composantes de l’Ordre.
Renoncement à une politique d’égalité dans la gestion du tableau et le paiement
des cotisations, en vous acharnant de manière systématique à poursuivre en priorité
les infirmiers libéraux :
Une grande partie de la survie financière de l’ONI est assise sur la cotisation des infirmiers
libéraux. Votre vision étriquée de cette partie de la profession est édifiante. Vous n’avez eu de
cesse de poursuivre et effrayer ces confrères pour les contraindre à payer leur cotisation. C’est
peu de dire que vous traitez bien différemment lesinfirmiers salariés. On aurait pu penser que
votre statut hospitalier vous aurait incité à plus de zèle pour convaincre vos collègues dans les
hôpitaux. Il n’en est rien, vous y avez renoncé. Vous continuez votre acharnement sélectif qui
masque mal votre incapacité à entraîner, à motiver, qui que ce soit. Le service juridique ̶celui
qui écrit vos textes pour vous, instruit les plaintes et poursuit les infirmières ̶ est bien le
dernier qui fonctionne...
Renoncement à une présidence digne du CNOI:
Le CNOI est tout sauf serein. Comment pourrait-il l’être ? Tout le monde se souvient du
soutien dont avait bénéficié l’équipe précédente dont vous étiez vice-président. Comment
réussir cet exercice schizophrénique consistant à nier notre passé commun ? Combien de
décisions avez-vous votées à l’époque, qu’aujourd’hui vous faitessemblant de condamner ?
La réalité de la "gouvernance partagée" que vous avez tant vantée se limite à un Conseil
national recroquevillé, un Bureau craintif à l’idée de tout partage avec les CROI et CDOI.
Nous n’avons pas pu bénéficier cette année encore de votre rapport d’activité…Et pour
cause !
Vos bavardages sur votre hypothétique sauvetage ordinal ne sauraient tromper les infirmiers:
sous votre présidence, le CNOI n’est plus que l’ombre de lui-même.
Renoncement à porter et représenter une ambition pour notre profession :
Une vingtaine de mois sous votre présidence nous ont éclairés sur vos compétences, votre
expérience et votre dévouement à la tâche, par rapport au niveau qu’exige une telle
responsabilité. La seule ambition qui vous anime ainsi que votre Bureau est à rechercher
ailleurs. Vous vous sentez mieux dans un "costume" officiel de pure apparence – avec
d’ailleurs peu de réussite – que dans la tenue de l’infirmier, le service véritable et l’échange
direct avec vos consœurs et confrères sur le terrain.
À votre image, le Bureau ne s’intéresse plus qu’à la banque, aux couloirs du ministère et, bien
sûr, aux prochaines élections qui doivent concerner la plupart d’entre vous. Quel infirmier
peut raisonnablement voir là une ambition pour la profession ?4 / 2
Ma déception est immense. J’avais inscrit dans ma profession de foi pour être élu au Conseil
national les priorités suivantes: « Veiller et travailler ensemble pour que les principes
éthiques, de moralité, de probité et de compétences continuent à guider notre action (...) Pour
que nous puissions ensemble faire évoluer notre profession et être garants de nos
compétences ».
Nous en sommes si loin aujourd’hui ! L’enthousiasme des débuts s’est échoué sur votre
indifférence à l’égard des élus ordinaux et de nos missions essentielles. Sur vos calculs et vos
comportements de « gouvernance », qui sont devenus insupportables. Ma place est bien plus
utile auprès des patients que dans cette assemblée où vous-même et votre équipe avez cessé
d’être « soignants ».
Recevez, Monsieur le Président, les salutations qu’appelle votre triste bilan.
Emmanuel ADAIN