RESILIENCE répond au Président de la République.
Strasbourg, le 20 février 2015.
Monsieur le Président de la République.
comme suite à notre lettre du 13 janvier 2015 et à la réponse du 02 février dernier de madame Isabelle Sima, Chef de Cabinet, nous vous prions de bien vouloir prendre connaissance de ce qui suit.
Tristes spectacles, monsieur le Président de la République, que ceux qui nous sont livrés en pâture médiatique, chaque jour.
Tant sur l'incapacité de notre pays à faire face à une grippe saisonnière par manque de lits abondamment supprimés, sans cesse depuis 2007, et l'obligation pour madame Touraine de déclencher un plan ORSAN qui restera inefficace, faute de moyens matériels et surtout humains.
Tristes images, encore, monsieur le Président de la République, diffusées par les responsables de l'ordre infirmier suite à la réunion qu'ils ont obtenu à Matignon, le 11 février dernier, après celles diffusées abondamment de leur voyage, vous accompagnant lors de votre visite au Canada. Ou encore de leurs réunions mensuelles dans les pompeux locaux du Conseil d'Etat (?).
Triste et affligeant spectacle de cet ancien ministre réélu sénateur en septembre 2014, ayant avoué avoir reçu 4000 euros/mois de ses collègues du Sénat en sus de son indemnité et autres privilèges ministériels quand, dans le même temps, des citoyens se voient punis car surpris en train de fouiller des poubelles parce qu'ils ont faim. Quand dans le même temps, ceux qui ont triché avec l'Etat, rapatrient de Suisse et autres pays, des milliards et sont simplement amendés ! Triste et omniprésent pouvoir de la finance et de l'argent !
Triste spectacle, enfin (la liste est pourtant longue), de l'agitation politicienne et de ces frondeurs qui, opposés à la politique que vous mettez en œuvre, au demeurant en contradiction avec celle que vous aviez annoncée lors de la campagne présidentielle de 2012, n'ont pas eu le courage politique d'aller jusqu'au bout de leur démarche et finiront par s'abstenir. Ont-ils eu peur de devoir remettre leur mandat entre les mains des électeurs ulcérés, suite à un possible renversement gouvernemental et de vous contraindre à une fâcheuse Cohabitation ?
Monsieur le Président de la République, tout ceci n'est plus supportable et il y a fort à parier que les françaises et les français, au premier chef les plus de 600 000 infirmiers et infirmières en activité mais pas plus privilégiés pour autant, ne se défoulent dans les urnes lors des prochaines consultations. Sans oublier les plus de 90 000 étudiants infirmiers.
Ces mêmes professionnelles de la Santé, qui récemment réunies au sein d'un large collectif de plus de 42 associations et syndicats reconnus, interpellent vainement madame la ministre de la Santé qui continue à les mépriser par son indifférence et son manque de considération. Madame Touraine ayant, semble-t-il, privilégié des interlocuteurs comme l'ordre infirmier dont la représentativité est plus que contestée mais qui a « pour avantage » de se soumettre pour, simplement, continuer à exister.
Ainsi, après avoir pris conscience que le désengagement important de l'Etat dans les services de police et du renseignement avait favorisé les récents événements ayant amené les français à descendre massivement dans la rue pour saluer l'Esprit du 11 janvier 2015, faudra-t-il attendre une autre catastrophe sanitaire comme celle de 2003 pour que les pouvoirs publics prennent – enfin – la vraie mesure de ce qui se passe au sein de la désorganisation des soins dans notre pays ? De l'insécurité et de la maigre qualité de la prise en charge hospitalière au quotidien, faute de moyens, au bénéfice de la haute technologie médicale hyper médiatisée ? Ou encore ce qui s'est passé dans le transport ferroviaire ayant mis outrageusement en avant le TGV au détriment des liaisons secondaires partiellement supprimées en période de congés scolaires, comme en Alsace, et du lamentable entretien des voies, aujourd'hui reconnu comme principale cause de la catastrophe de Brétigny ?
Monsieur le Président de la République, la France et les français ne sont pas autistes ou aveugles et savent bien que les abus et les manques de décision politique du passé doivent être, maintenant, absorbés pour apurer les comptes déficitaires de la Nation, afin de ne pas pénaliser encore plus les générations futures. Mais la manière de faire, privilégiant encore et toujours plus les intérêts de la finance, appauvri toujours plus, comme les grecs nous le rappellent en ces moments très douloureux pour eux, les plus faibles d'entre nous.
Monsieur le Président de la République, il est plus que temps de rendre aux français un peu plus d'espoir qu'il n'en ont actuellement, bien au-delà de la baisse provisoire et bien fragile du prix du litre d'essence, bien au-delà toujours de la baisse de l'euro face au dollar américain, bien au-delà encore de la baisse des taux d'intérêts qui ne permettent malgré tout pas aux locataires d'emprunter pour tenter de devenir propriétaire …
Nous vous adressons, monsieur le Président de la République, nos respectueuses salutations infirmières déterminées.
Hugues Dechilly,
secrétaire général,
infirmier diplômé d'Etat en exercice illégal.
RESILIENCE – 20 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.