Les élus socialistes s'orientent vers une remise en cause de l'Ordre infirmier
16/12/13 - 08h44 - HOSPIMEDIA |
L'élection du président de l'Ordre national des infirmiers (Oni) se déroule ce 17 décembre sur fond d'une grande incertitude. Annie Le Houérou, députée socialiste, annonce que les élus chargés de réfléchir au devenir de l'Oni s'orientent vers une remise en cause de l'Ordre. L'institution attend, elle, d'être enfin fixée sur son sort.
Nouvelle échéance pour l'Ordre national des infirmiers (Oni). Ce 17 décembre à Paris, se déroule l'élection du bureau du Conseil national de l'Ordre. La décision de Didier Borniche, actuellement à la tête de l'institution ordinale, de se représenter ou pas au poste de président sera connue ce jour-là. "Il n'y a pas d'obligation de dépôt de candidature avant les élections", précise-t-il à défaut d'en dévoiler davantage sur ses intentions. Cette élection se tient sur fond d'incertitude. L'Oni attend toujours de savoir quel avenir lui sera réservé. Didier Borniche a d'ailleurs écrit à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, il y a quelques semaines en vue d'obtenir un entretien avec cette dernière mais aucun rendez-vous ne lui a encore été accordé. Les conclusions du groupe de travail Socialiste, républicain et citoyen (SRC) à l'Assemblée nationale, chargé de réfléchir au devenir de l'Ordre et placé sous la responsabilité de la députée Annie Le Houérou (Côtes d'Armor), n'ont quant à elle toujours pas été dévoilées. Elles pourraient toutefois se révéler plutôt défavorables à l'Oni...
Selon Annie Le Houérou, interrogée par Hospimedia, les différentes auditions menées de janvier à juin 2013 ont conduit les élus à pencher en faveur d'une remise en cause de l'Ordre. Oni, syndicats, Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), etc. ont tour à tour été entendus. "L'Oni reste contestée autant dans sa gestion que dans les missions qui lui ont été confiées, conclut la députée. Il faudra que les choses évoluent." Concernant par exemple le recensement de la population infirmière, l'Oni "n'a pas fait la preuve de ses capacités à le réaliser dans les meilleures conditions", cite Annie Le Houérou. Cette dernière rappelle d'ailleurs l'existence du répertoire Adeli censé déjà comptabiliser les infirmiers et pointe globalement les missions "doublons" de l'Oni.
Selon les chiffres avancés par Annie Le Houérou, 100 000 infirmiers inscrits à l'Ordre seraient à jour de leurs cotisations. "L'Ordre n'a d'abord pas convaincu ses membres, constate l'élue socialiste. Les infirmières sont peu nombreuses à renouveler leurs cotisations, c'est qu'elles ne doivent pas être complètement satisfaites du service." Seulement, Annie Le Houérou précise aussi que les conséquences d'une remise en cause de l'existence de l'Ordre n'ont pas été pleinement mesurées.
"Situation financière parfaitement saine"
Une telle remise en cause de l'Oni aurait nécessairement une répercussion sur les autres ordres professionnels, fait justement remarquer Didier Borniche. "Les députés ou sénateurs socialistes que j'ai rencontrés au cours des derniers mois ne remettent pas en question l'utilité ou l'avenir de notre institution ordinale", objecte l'actuel président de l'Oni. Selon ce dernier, 144 000 professionnels sont inscrits au tableau. "Au 30 novembre, nous étions à plus de 110 000 inscrits à jour de cotisations", précise Didier Borniche. "Ce que l'on constate d'encourageant, c'est que les jeunes professionnels viennent s'inscrire à l'Ordre", poursuit-il. Le président sortant tient à rappeler que l'Ordre a "redressé la situation", financière en particulier. Pourtant, selon son farouche opposant, le syndicat Résilience, l'Ordre montrerait "des signes de grandes difficultés financières". Ce que dément Didier Borniche : "Je n'ai à polémiquer avec qui ce soit, notre situation financière est parfaitement transparente et saine."
Annie Le Houérou annonce pour sa part en cette fin d'année la reprise des travaux – mis entre parenthèses compte tenu de l'actualité sanitaire chargée depuis la rentrée de septembre – sur le devenir de l'Oni. Les conclusions provisoires tirées par le groupe de travail dont elle avait la responsabilité sont désormais partagées avec le ministère. Les conclusions définitives de cette réflexion sont annoncées par la députée pour le premier trimestre 2014. "Nous demandons simplement que notre Ordre soit considéré comme les autres", réclame Didier Borniche.
Sandra Jégu
Tous droits réservés 2001/2013 — HOSPIMEDIA
16/12/13 - 08h44 - HOSPIMEDIA |
L'élection du président de l'Ordre national des infirmiers (Oni) se déroule ce 17 décembre sur fond d'une grande incertitude. Annie Le Houérou, députée socialiste, annonce que les élus chargés de réfléchir au devenir de l'Oni s'orientent vers une remise en cause de l'Ordre. L'institution attend, elle, d'être enfin fixée sur son sort.
Nouvelle échéance pour l'Ordre national des infirmiers (Oni). Ce 17 décembre à Paris, se déroule l'élection du bureau du Conseil national de l'Ordre. La décision de Didier Borniche, actuellement à la tête de l'institution ordinale, de se représenter ou pas au poste de président sera connue ce jour-là. "Il n'y a pas d'obligation de dépôt de candidature avant les élections", précise-t-il à défaut d'en dévoiler davantage sur ses intentions. Cette élection se tient sur fond d'incertitude. L'Oni attend toujours de savoir quel avenir lui sera réservé. Didier Borniche a d'ailleurs écrit à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, il y a quelques semaines en vue d'obtenir un entretien avec cette dernière mais aucun rendez-vous ne lui a encore été accordé. Les conclusions du groupe de travail Socialiste, républicain et citoyen (SRC) à l'Assemblée nationale, chargé de réfléchir au devenir de l'Ordre et placé sous la responsabilité de la députée Annie Le Houérou (Côtes d'Armor), n'ont quant à elle toujours pas été dévoilées. Elles pourraient toutefois se révéler plutôt défavorables à l'Oni...
Selon Annie Le Houérou, interrogée par Hospimedia, les différentes auditions menées de janvier à juin 2013 ont conduit les élus à pencher en faveur d'une remise en cause de l'Ordre. Oni, syndicats, Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), etc. ont tour à tour été entendus. "L'Oni reste contestée autant dans sa gestion que dans les missions qui lui ont été confiées, conclut la députée. Il faudra que les choses évoluent." Concernant par exemple le recensement de la population infirmière, l'Oni "n'a pas fait la preuve de ses capacités à le réaliser dans les meilleures conditions", cite Annie Le Houérou. Cette dernière rappelle d'ailleurs l'existence du répertoire Adeli censé déjà comptabiliser les infirmiers et pointe globalement les missions "doublons" de l'Oni.
Selon les chiffres avancés par Annie Le Houérou, 100 000 infirmiers inscrits à l'Ordre seraient à jour de leurs cotisations. "L'Ordre n'a d'abord pas convaincu ses membres, constate l'élue socialiste. Les infirmières sont peu nombreuses à renouveler leurs cotisations, c'est qu'elles ne doivent pas être complètement satisfaites du service." Seulement, Annie Le Houérou précise aussi que les conséquences d'une remise en cause de l'existence de l'Ordre n'ont pas été pleinement mesurées.
"Situation financière parfaitement saine"
Une telle remise en cause de l'Oni aurait nécessairement une répercussion sur les autres ordres professionnels, fait justement remarquer Didier Borniche. "Les députés ou sénateurs socialistes que j'ai rencontrés au cours des derniers mois ne remettent pas en question l'utilité ou l'avenir de notre institution ordinale", objecte l'actuel président de l'Oni. Selon ce dernier, 144 000 professionnels sont inscrits au tableau. "Au 30 novembre, nous étions à plus de 110 000 inscrits à jour de cotisations", précise Didier Borniche. "Ce que l'on constate d'encourageant, c'est que les jeunes professionnels viennent s'inscrire à l'Ordre", poursuit-il. Le président sortant tient à rappeler que l'Ordre a "redressé la situation", financière en particulier. Pourtant, selon son farouche opposant, le syndicat Résilience, l'Ordre montrerait "des signes de grandes difficultés financières". Ce que dément Didier Borniche : "Je n'ai à polémiquer avec qui ce soit, notre situation financière est parfaitement transparente et saine."
Annie Le Houérou annonce pour sa part en cette fin d'année la reprise des travaux – mis entre parenthèses compte tenu de l'actualité sanitaire chargée depuis la rentrée de septembre – sur le devenir de l'Oni. Les conclusions provisoires tirées par le groupe de travail dont elle avait la responsabilité sont désormais partagées avec le ministère. Les conclusions définitives de cette réflexion sont annoncées par la députée pour le premier trimestre 2014. "Nous demandons simplement que notre Ordre soit considéré comme les autres", réclame Didier Borniche.
Sandra Jégu
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