Strasbourg, le 28 novembre 2014.
Monsieur le Président de la République,
à plusieurs reprises, cette semaine, vous avez - publiquement - revendiqué la parole et les engagements tenus, notamment lors de votre visite en Moselle, patrie des Hauts Fourneaux fermés et des illusions perdues.
Comme les sidérurgistes qui vivent douloureusement cette trahison de la parole donnée, les infirmières et les infirmiers savent ce qu’est la parole non tenue, par exemple sur le sujet épineux de l’ordre infirmier. Dans un courrier d’avril 2012, signé de votre main, vous nous promettiez de vous pencher sur cette question ordinale qui empoisonne la vie des infirmières au seul profit de la banque et de quelques autres requins qui gravitent autour de cette proie toujours plus fragilisée. Aujourd’hui, toujours rien ...
Au même titre que la Bourse et la finance n’auront jamais été aussi prospères et profitables que sous la présidence d’un autre François, il semble bien que le maître mot de votre mandat qui n’a plus rien de socialiste est la "déréglementation", sous toutes ses formes. Cette déréglementation insidieuse et inique, monsieur le Président, fait des ravages.
La Santé, grande absente des débats et autres projets de la campagne présidentielle de 2012, est devenue un champ de batailles et de ruines.
Les soignants sont désabusés des misères qui leurs sont faites. Les soignés qui ne sont pas dupes revendiquent encore et toujours plus quand nous n’avons que toujours moins à leur proposer. Les hôpitaux et les cliniques deviennent dangereux et mieux vaut ne pas se faire hospitaliser quand cela est possible. Les annonces technocratiques, parfois farfelues, de madame la Ministre de la Santé ne suffisent plus à nous endormir comme par exemple sur la volonté d’opérer un patient sur deux, dans les prochaines années dans le cadre d’une hospitalisation en ambulatoire ou encore l’ouverture d’hôtels médicalisés. Nos collègues des soins infirmiers de ville ne sont pas mieux lotis quand ils sont mis devant le fait accompli, par exemple, sur la vaccination qui devra être pratiquée par les pharmaciens.
Tout cela, monsieur le Président, se fait au mépris de la sécurité des patients et des soignants. Tout cela, monsieur le Président, se fait dans le cadre d’une régression désastreuse de la prise en charge du patient.
Nous tenions, monsieur le Président, à faire cette mise au point pour, dans les années prochaines, témoigner puisque le dialogue semble rompu depuis des mois, avec les blouses blanches, dont beaucoup vous ont porté au pouvoir.
Hugues Dechilly,
secrétaire général.
RESILIENCE - 20 rue de Molsheim - 67000 Strasbourg.
Dernière édition par seringatomik le Dim 7 Déc 2014 - 9:12, édité 1 fois