On savait l’ordre infirmier prêt à beaucoup pour continuer à s’imposer malgré un rejet, plus que massif, de la profession, avec récemment plus de 78% d’abstention parmi les inscrits au tableau, souvent contraints (95% parmi la totalité de la profession) …
On pouvait espérer que l’ordre infirmier, notamment en Alsace, n’aille pas jusqu’à la délation en adressant les noms des insoumis à la police et à la justice, comme le font d’autres ordres paramédicaux : c’est maintenant fait !
Dans une dépêche datée du 24 avril 2014, diffusée par Hospimédia, on apprend que 60 infirmières non inscrites à l’ordre ont été dénoncées, même si l’ordre s’en défend, et que le procureur de la République de Mulhouse a décidé de prendre cette liste comme une plainte ordinale en bonne et due forme !
En clair, le procureur fait le job, il appelle un chat, un chat et se gausse des explications plus ou moins minables d’un « porte-parole de l’ordre » qui se défend de donner le statut de plainte contre des infirmières à cette liste nauséabonde qui flaire mauvais et qui rappelle des méthodes pas si éloignées en des temps pas si lointains.
RESILIENCE ne peut que condamner une telle pratique honteuse qui ne peut qu’amplifier et renforcer le rejet des infirmières contre un ordre infirmier qu’elles n’ont jamais demandé, qui s’est endetté de plus de 15 millions en moins de 3 ans et qui aujourd’hui a les pieds et les mains liés, totalement dépendant de l’accord financier signé avec sa banque prêteuse en décembre 2011, accord validé par le Tribunal de Commerce de Paris.
RESILIENCE prend acte des agissements de l’ordre infirmier visant à faire adhérer, coûte que coûte, et à faire cotiser pour renflouer ses caisses et honorer ses dettes des infirmiers par le biais de possibles condamnations devant les tribunaux.
RESILIENCE demande aux pouvoirs publics et aux parlementaires de prendre, rapidement, leurs responsabilités et de respecter leurs engagements visant à légiférer pour modifier les statuts de l’ordre et le rendre facultatif dans un premier temps, à défaut de l’abroger dans un second temps.
RESILIENCE insiste, de nouveau, sur les conséquences directes du mécontentement de quelques 600 000 infirmières engendré par cette farce ordinale sans fin, sur le résultat des élections récentes et des prochaines européennes.
RESILIENCE – 20 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.
Voir dépêche HOSPIMEDIA ci-dessous :
Judiciaire - 24/04/14 - 17h37 - HOSPIMEDIA
Informé de la non-adhésion d'une soixantaine d'infirmiers à l'Ordre, le Parquet
de Mulhouse enquête
L'adhésion à l'Ordre national des infirmiers (Oni) est aujourd'hui
une obligation légale pour exercer. Sauf que depuis la mise en place de l'Oni, cela divise les
professionnels et certains de leurs représentants syndicaux. Marisol Touraine, ministre des Affaires
sociales et de la Santé, semble elle-même embarrassée par cette question et a fait à ce sujet des
déclarations contradictoires. De leur côté, mis à mal par les défauts de cotisations, les conseils
départementaux de l'ordre infirmier – pour inciter les professionnels à respecter l'obligation
réglementaire d'adhésion – transmettent aux établissements concernés et aux procureurs de la
République la liste des infirmiers qui ne sont pas inscrits au tableau ordinal. Rappelant au passage que
ces agents pratiquent donc la profession d'infirmier de façon illégale. "Il ne s'agit toutefois pas d'un
dépôt de plainte de l'Oni", se défend un porte-parole de l'Ordre.
Hervé Robin, procureur de la République au Tribunal de grande instance (TGI) de Mulhouse, contacté
par Hospimedia, ne partage pas du tout ce point de vue. Ayant été le destinataire d'une telle liste mettant
en cause une soixantaine d'infirmiers, il est clair pour lui que cela "est un dépôt de plainte qui doit
donner lieu à vérification" avant d'envisager ou non toute saisie du juge d'instruction pour aller plus loin.
"Sinon, quel serait l'intérêt de diffuser ces informations au Parquet ?", ajoute-t-il. C'est pourquoi, il
confirme avoir lancé une procédure de vérification. Ce sont donc les gendarmes ou policiers qui sont
chargés de vérifier l'adhésion des professionnels mis en cause dans les listes. La procédure, selon lui,
risque de prendre beaucoup de temps, au minimum six mois. Quant aux suites, il imagine difficilement
aller plus loin que l'enquête...
Par ailleurs, dans un communiqué, la CFTC Santé-sociaux rapporte que "six infirmières de l'Est de la
France travaillant dans des maisons de retraite, ont reçu un appel téléphonique le dimanche 13 avril
pour un rendez-vous le lendemain à la gendarmerie". Elles auraient été accusées, selon le
syndicat, d'exercice illégal de la profession et sommées "d'adhérer à l'ordre sous 60 jours, sous peine de
se retrouver avec un an de prison et 15 000 euros d'amende". Des sanctions dont l'application n'est pas
confirmée par le procureur de la République.
Lydie Watremetz
Ecrire à