http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021224440451-loi-sante-bataille-sur-la-suppression-de-lordre-infirmier-1139340.php#
Loi Santé : bataille sur la suppression de l’Ordre infirmier
SOLVEIG GODELUCK / JOURNALISTE | LE 23/07 À 16:45
Les députés voté avril suppression l’Ordre infirmier, l’avis gouvernement. Mais sénateurs l’ont rétabli juillet.
Le Sénat ne veut pas que l’ordre disparaisse, alors que l’Assemblée l’a jugé cher et inefficace.
Avant l’adoption définitive, à la rentrée, du projet de loi Santé, l’Ordre infirmier est en suspens. Les députés ont voté sa suppression en avril, contre l’avis du gouvernement. Mais les sénateurs l’ont rétabli mercredi, lors du passage du texte devant la commission des Affaires sociales. « Les structures ordinales exercent des missions indispensables à la régulation des professions concernées, et qui ne sauraient être endossées par les syndicats », ont souligné les rapporteurs au Palais du Luxembourg. Elles produisent des statistiques, sanctionnent les écarts déontologiques, participent au débat public, ont-ils fait valoir. Les sénateurs ont aussi critiqué le fait que la mesure a été introduite au stade de la séance publique, sans étude d’impact. « Les raisons de fond avancées pour justifier la suppression ne correspondent pas à la réalité », estiment-ils.
Avec ses frais d’inscription de 75 euros par an (30 euros pour les salariés), l’ordre, institué en 2006, a irrité. De plus, alors que l’inscription au tableau est obligatoire, seuls 172.000 infirmiers ont fait la démarche. C’est peu, en comparaison des 600.000 infirmiers répertoriés dans le fichier des professionnels de santé du ministère (Adeli). Même quand on retire les doublons de cette base, moins de 40 % des infirmiers figurent au tableau de l’ordre. Bref, les députés ont jugé que l’ordre était cher et peu représentatif. De plus, il est endetté, à hauteur de 3,4 millions d’euros.
Accomplir de nouveaux gestes médicaux
« Notre ordre est en parfait état de marche ! », proteste Didier Borniche, président du Conseil national de l’ordre, qui reconnaît les errements passés, mais les met sur le compte de la jeunesse. « Nous avons connu une crise profonde en 2009, mais depuis 2011-2012 ça va mieux. Il y a de 20.000 à 25.000 nouveaux inscrits chaque année. » Les jeunes affluent et aussi les libéraux. Ces derniers ne sont pas libres de s’installer là où ils veulent : pour que leurs consultations soient remboursées, ils doivent d’abord être enregistrés à l’ordre. Quant à la dette, ajoute Didier Borniche, elle sera remboursée en 2017. En 2006, le plan d’affaires était irréaliste, puisqu’on tablait sur 90 % d’inscrits, mais petit à petit les cotisations commencent à rentrer, se félicite-t-il.
« Il est impensable de ne plus avoir d’ordre à la veille de nouvelles prérogatives extrêmement importantes pour la profession », plaide Didier Borniche. Le projet de loi Santé instaure des « pratiques avancées » pour les infirmiers les plus qualifiés. Ils pourront accomplir de nouveaux gestes médicaux à la place du médecin. « Trop d’infirmières quittent la profession faute de perspectives d’évolution et de salaire », souligne-t-il. En fin de carrière à l’hôpital, la paie n’est que de 2.600 euros. Elle pourrait être revalorisée grâce aux pratiques avancées. A terme, l’ordre souhaite que les infirmiers puissent prescrire, comme les médecins.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021224440451-loi-sante-bataille-sur-la-suppression-de-lordre-infirmier-1139340.php?5wOJT2f8v6BBoUfH.99
Loi Santé : bataille sur la suppression de l’Ordre infirmier
SOLVEIG GODELUCK / JOURNALISTE | LE 23/07 À 16:45
Les députés voté avril suppression l’Ordre infirmier, l’avis gouvernement. Mais sénateurs l’ont rétabli juillet.
Le Sénat ne veut pas que l’ordre disparaisse, alors que l’Assemblée l’a jugé cher et inefficace.
Avant l’adoption définitive, à la rentrée, du projet de loi Santé, l’Ordre infirmier est en suspens. Les députés ont voté sa suppression en avril, contre l’avis du gouvernement. Mais les sénateurs l’ont rétabli mercredi, lors du passage du texte devant la commission des Affaires sociales. « Les structures ordinales exercent des missions indispensables à la régulation des professions concernées, et qui ne sauraient être endossées par les syndicats », ont souligné les rapporteurs au Palais du Luxembourg. Elles produisent des statistiques, sanctionnent les écarts déontologiques, participent au débat public, ont-ils fait valoir. Les sénateurs ont aussi critiqué le fait que la mesure a été introduite au stade de la séance publique, sans étude d’impact. « Les raisons de fond avancées pour justifier la suppression ne correspondent pas à la réalité », estiment-ils.
Avec ses frais d’inscription de 75 euros par an (30 euros pour les salariés), l’ordre, institué en 2006, a irrité. De plus, alors que l’inscription au tableau est obligatoire, seuls 172.000 infirmiers ont fait la démarche. C’est peu, en comparaison des 600.000 infirmiers répertoriés dans le fichier des professionnels de santé du ministère (Adeli). Même quand on retire les doublons de cette base, moins de 40 % des infirmiers figurent au tableau de l’ordre. Bref, les députés ont jugé que l’ordre était cher et peu représentatif. De plus, il est endetté, à hauteur de 3,4 millions d’euros.
Accomplir de nouveaux gestes médicaux
« Notre ordre est en parfait état de marche ! », proteste Didier Borniche, président du Conseil national de l’ordre, qui reconnaît les errements passés, mais les met sur le compte de la jeunesse. « Nous avons connu une crise profonde en 2009, mais depuis 2011-2012 ça va mieux. Il y a de 20.000 à 25.000 nouveaux inscrits chaque année. » Les jeunes affluent et aussi les libéraux. Ces derniers ne sont pas libres de s’installer là où ils veulent : pour que leurs consultations soient remboursées, ils doivent d’abord être enregistrés à l’ordre. Quant à la dette, ajoute Didier Borniche, elle sera remboursée en 2017. En 2006, le plan d’affaires était irréaliste, puisqu’on tablait sur 90 % d’inscrits, mais petit à petit les cotisations commencent à rentrer, se félicite-t-il.
« Il est impensable de ne plus avoir d’ordre à la veille de nouvelles prérogatives extrêmement importantes pour la profession », plaide Didier Borniche. Le projet de loi Santé instaure des « pratiques avancées » pour les infirmiers les plus qualifiés. Ils pourront accomplir de nouveaux gestes médicaux à la place du médecin. « Trop d’infirmières quittent la profession faute de perspectives d’évolution et de salaire », souligne-t-il. En fin de carrière à l’hôpital, la paie n’est que de 2.600 euros. Elle pourrait être revalorisée grâce aux pratiques avancées. A terme, l’ordre souhaite que les infirmiers puissent prescrire, comme les médecins.
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