Mardi 20 janvier 2015 - 13:15
Mortalité liée aux erreurs médicales: le Lien dénonce "l'omerta" française
PARIS, 20 janvier 2015 (APM) - Le Lien, association de défense des droits des patients victimes d'accidents médicaux, appelle à la levée de "l'Omerta" et demande la publication des chiffres sur la mortalité liée aux erreurs médicales en France, a-t-on appris mardi lors de la présentation à la presse de ses états généraux organisés jeudi 5 février.
C'est sous la bannière "Omerta tolérance zéro" que vont se tenir les cinquièmes états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients. Cette année, ils seront gratuits, a précisé le fondateur du Lien, Alain-Michel Ceretti.
La première revendication de l'association de patients est la publication des données de mortalité par erreurs médicales en France, qui serait la troisième cause de mortalité en France.
Sur la base des chiffres diffusés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à partir de données recueillies dans sept pays riches (hors France), 30.000 à 40.000 personnes décèderaient des suites d'accidents médicaux en France chaque année. Personne n'a contesté l'OMS lorsqu'elle a avancé qu'un patient sur 300 décédait d'une erreur médicale, pointe l'association. Avec 15 millions d'hospitalisations en France en 2013, le nombre de décès pourrait même avoisiner les 50.000, a précisé Claude Rambaud, la vice-présidente du Lien.
"On ne peut pas s'attaquer au problème de la sécurité des soins sans mesurer l'insécurité des soins", a résumé Alain-Michel Ceretti en faisant le parallèle avec la sécurité routière. On mesure l'efficacité des actions mises en place pour améliorer la sécurité routière en chiffrant la mortalité, a-t-il poursuivi. Selon lui, en France, "il y a une vraie volonté de rester sur des chiffres vagues".
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy avait annoncé en septembre 2008 qu'il souhaitait rendre publics les indicateurs concernant la mortalité de chaque établissement de santé, lors d'un déplacement à Bletterans (Jura, cf APM EHLII001), a rappelé le fondateur du Lien.
Depuis, la Haute autorité de santé (HAS) travaille à l'élaboration de ces indicateurs de mortalité qui pondéreraient les chiffres bruts en fonction de l'état du malade, selon l'association.
Si 50% de ces erreurs médicales sont évitables, il est nécessaire de mobiliser les professionnels de santé, selon Claude Rambaud.
Afin d'améliorer l'information des patients et de renforcer la mobilisation des chefs de service, le Lien demande aussi la publication des taux d'infections nosocomiales par service. "Les chefs de service se mobiliseront pour la notoriété de leur service, c'est-à-dire la leur", prévoit Alain-Michel Ceretti.
Par ailleurs, il considère que les indicateurs relatifs aux infections nosocomiales "sont placardisés" parmi d'autres indicateurs de qualité et de sécurité. Selon lui, les indicateurs de pilotage n'ont pas vocation à être mélangés avec les indicateurs pertinents pour le public.
Sur ces questions, l'association compte interpeller la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, dont la présence aux états généraux a été confirmée. Le Lien attend, entre autres, la publication d'un décret sur la déclaration des événements indésirables graves figurant dans le Programme national de sécurité des patients lancé il y a deux ans.
De plus, afin de mieux connaître les accidents médicaux en France, l'association de défense des droits des malades souhaite une modification de la loi Kouchner du 4 mars 2002 permettant l'utilisation des données traitées par l'Oniam et les commissions de conciliation et d'indemnisation (CCI).
vib/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com
VIB5NIH1TK 20/01/2015 13:15 ACTU
Mortalité liée aux erreurs médicales: le Lien dénonce "l'omerta" française
PARIS, 20 janvier 2015 (APM) - Le Lien, association de défense des droits des patients victimes d'accidents médicaux, appelle à la levée de "l'Omerta" et demande la publication des chiffres sur la mortalité liée aux erreurs médicales en France, a-t-on appris mardi lors de la présentation à la presse de ses états généraux organisés jeudi 5 février.
C'est sous la bannière "Omerta tolérance zéro" que vont se tenir les cinquièmes états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients. Cette année, ils seront gratuits, a précisé le fondateur du Lien, Alain-Michel Ceretti.
La première revendication de l'association de patients est la publication des données de mortalité par erreurs médicales en France, qui serait la troisième cause de mortalité en France.
Sur la base des chiffres diffusés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à partir de données recueillies dans sept pays riches (hors France), 30.000 à 40.000 personnes décèderaient des suites d'accidents médicaux en France chaque année. Personne n'a contesté l'OMS lorsqu'elle a avancé qu'un patient sur 300 décédait d'une erreur médicale, pointe l'association. Avec 15 millions d'hospitalisations en France en 2013, le nombre de décès pourrait même avoisiner les 50.000, a précisé Claude Rambaud, la vice-présidente du Lien.
"On ne peut pas s'attaquer au problème de la sécurité des soins sans mesurer l'insécurité des soins", a résumé Alain-Michel Ceretti en faisant le parallèle avec la sécurité routière. On mesure l'efficacité des actions mises en place pour améliorer la sécurité routière en chiffrant la mortalité, a-t-il poursuivi. Selon lui, en France, "il y a une vraie volonté de rester sur des chiffres vagues".
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy avait annoncé en septembre 2008 qu'il souhaitait rendre publics les indicateurs concernant la mortalité de chaque établissement de santé, lors d'un déplacement à Bletterans (Jura, cf APM EHLII001), a rappelé le fondateur du Lien.
Depuis, la Haute autorité de santé (HAS) travaille à l'élaboration de ces indicateurs de mortalité qui pondéreraient les chiffres bruts en fonction de l'état du malade, selon l'association.
Si 50% de ces erreurs médicales sont évitables, il est nécessaire de mobiliser les professionnels de santé, selon Claude Rambaud.
Afin d'améliorer l'information des patients et de renforcer la mobilisation des chefs de service, le Lien demande aussi la publication des taux d'infections nosocomiales par service. "Les chefs de service se mobiliseront pour la notoriété de leur service, c'est-à-dire la leur", prévoit Alain-Michel Ceretti.
Par ailleurs, il considère que les indicateurs relatifs aux infections nosocomiales "sont placardisés" parmi d'autres indicateurs de qualité et de sécurité. Selon lui, les indicateurs de pilotage n'ont pas vocation à être mélangés avec les indicateurs pertinents pour le public.
Sur ces questions, l'association compte interpeller la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, dont la présence aux états généraux a été confirmée. Le Lien attend, entre autres, la publication d'un décret sur la déclaration des événements indésirables graves figurant dans le Programme national de sécurité des patients lancé il y a deux ans.
De plus, afin de mieux connaître les accidents médicaux en France, l'association de défense des droits des malades souhaite une modification de la loi Kouchner du 4 mars 2002 permettant l'utilisation des données traitées par l'Oniam et les commissions de conciliation et d'indemnisation (CCI).
vib/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com
VIB5NIH1TK 20/01/2015 13:15 ACTU