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Publié le 11/10/2014
Santé : le temps de l’union nationale est venu !
Paris, le samedi 11 octobre 2014 - Défendre une cause menacée entraîne un grand nombre d’entre nous dans le temple des passions : colère, intimidation, reniement sont souvent employés par ceux qui se sentent injustement bafoués et qui n’hésitent pas à utiliser les mêmes méthodes que leurs adversaires. D’autres cependant préfèrent user d’arguments plus techniques : comparaison avec les autres pays, mise en évidence du bien fondé de ses aspirations, rappel des actions positives déjà entreprises en son nom sont alors minutieusement énoncés. Il est une voie moins souvent empruntée : le silence à propos des faits, le silence à propos de la cause à défendre et une évocation plus large d’intérêts supérieurs. S’agit-il ici de confronter ses opposants à la petitesse de leurs actions belliqueuses ? Est-ce l’occasion de souligner l’inanité de certains combats face à des impératifs bien plus cruciaux ? Mais surtout, cette tactique a-t-elle plus de chances de succès, plus de chances d’emporter la conviction là où la rancœur et l’argumentation minutieuse ont échoué ?
C’est en tout cas semble-t-il le pari de Didier Borniche, président de l’Ordre infirmier. Son instance continue à être vilipendée de toute part. Des infirmières établissent des pétitions pour demander sa suppression, le ministre de la Santé répète régulièrement qu’elle est favorable à une adhésion facultative à cette instance et les élections s’organisent difficilement en raison d’une pénurie de candidats. Pourtant, Didier Borniche, comme les défenseurs de l’Ordre l’ont déjà tenté mille fois n’affichera pas son désarroi face au mépris de ses détracteurs. Il ne reviendra pas non plus sur le rôle de l’Ordre et n’évoquera pas plus les exemples étrangers pour démontrer son utilité. Non, dans la tribune qu’il nous adresse, destinée à défendre l’Ordre national infirmier, il ne prononcera pas une fois son nom. Il se contentera d’appeler à l’union nationale pour protéger notre santé publique. Insinuant très implicitement que cette union nationale ne pourra naître sans l’union des infirmiers, union impossible sans Ordre.
Par Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers
Crise économique, crise politique, crise morale, crise sociale : en France, comme ailleurs en Europe, les difficultés sont légion. Notre gouvernement doit faire des choix parfois ardus, prendre des mesures souvent sensibles et surtout répondre à des attentes citoyennes majeures. Parmi celles-ci, l’une d’entre elles caractérise pleinement ce qui fait de la France une grande puissance mondiale, un pays qui a su concilier croissance économique et développement humain : la Santé. Certes, le savoir-faire de nos professionnels est mondialement reconnu ; notre budget en recherche est parmi les plus élevés au monde ; nos prises en charge sont un modèle pour nombre de nos voisins. Certes. Pourtant, des réformes sont nécessaires, des changements sont attendus, par les patients comme par les médecins, les infirmiers, ou les autres professionnels de santé. Des réformes courageuses qui doivent s’emparer de la question de la prise en charge, de la prévention, de l’éducation thérapeutique alors même que nous restons trop souvent les champions de la consommation médicamenteuse… Qui doivent prendre en compte les aspects de financement pour assurer la durabilité d’un système fondé sur la solidarité, dans un contexte où la branche « maladie » de la Sécurité sociale présente un fort déficit. Qui doivent anticiper l’évolution des pathologies, leurs modes de transmission et les modalités de prise en charge. Qui doivent enfin savoir utiliser les compétences et les capacités à bon escient pour enfin proposer un système de prise en charge efficace, efficient et adapté à chacun.
De vastes enjeux, des défis majeurs et un travail de titan en perspective ! Mais un travail, nous ne le répèterons jamais assez, nécessaire et vital au maintien des bases de fraternité, d’égalité et de solidarité de notre système de santé.
Tout mettre sur la table
La participation de l’ensemble des acteurs concernés et parties-prenantes ne sera pas de trop pour mener ces chantiers à bien et aboutir à des résultats concrets. « Participation » n’est d’ailleurs pas un terme assez fort en de telles circonstances : il s’agit de créer une véritable union nationale des acteurs de santé et de l’ensemble des parties prenantes : ordres, associations de patients, syndicats, sécurité sociale, Parlement et, bien sûr, Ministère. Une union visant à mettre sur la table l’ensemble des retours d’expérience issus des programmes les plus novateurs. Une union qui doit permettre aux idées les plus justes et les plus fortes, aux propositions les plus porteuses d’avenir, aux solutions les plus innovantes, de trouver une écoute attentive et ouverte, un écho véritable, pour devenir une stratégie politique, un modèle d’avenir solide et pérenne au bénéfice des Français.
À l’heure où le gouvernement récemment remanié se dit « de cohérence » et « de clarté », j’appelle la ministre de la Santé à considérer la cohérence et la clarté d’un travail commun et en toute intelligence avec toutes les institutions agissant dans son domaine de compétence. Loin des querelles politiques et des présupposés idéologiques, nous devons ensemble proposer aux Français, vos électeurs et nos patients, une réflexion de fond pour leur garantir une meilleure santé dans le cadre d’un système efficient.Nous avons en commun la responsabilité de les servir et de ne pas les décevoir. Ensemble, les bonnes volontés et la grande expérience des acteurs de la santé ont la capacité à formuler les réponses aux enjeux que les bouleversements économiques, sociaux et sociétaux que nous connaissons rendent urgents à traiter. Choisissons tous ensemble le même camp : celui de la santé publique.
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Publié le 11/10/2014
Santé : le temps de l’union nationale est venu !
Paris, le samedi 11 octobre 2014 - Défendre une cause menacée entraîne un grand nombre d’entre nous dans le temple des passions : colère, intimidation, reniement sont souvent employés par ceux qui se sentent injustement bafoués et qui n’hésitent pas à utiliser les mêmes méthodes que leurs adversaires. D’autres cependant préfèrent user d’arguments plus techniques : comparaison avec les autres pays, mise en évidence du bien fondé de ses aspirations, rappel des actions positives déjà entreprises en son nom sont alors minutieusement énoncés. Il est une voie moins souvent empruntée : le silence à propos des faits, le silence à propos de la cause à défendre et une évocation plus large d’intérêts supérieurs. S’agit-il ici de confronter ses opposants à la petitesse de leurs actions belliqueuses ? Est-ce l’occasion de souligner l’inanité de certains combats face à des impératifs bien plus cruciaux ? Mais surtout, cette tactique a-t-elle plus de chances de succès, plus de chances d’emporter la conviction là où la rancœur et l’argumentation minutieuse ont échoué ?
C’est en tout cas semble-t-il le pari de Didier Borniche, président de l’Ordre infirmier. Son instance continue à être vilipendée de toute part. Des infirmières établissent des pétitions pour demander sa suppression, le ministre de la Santé répète régulièrement qu’elle est favorable à une adhésion facultative à cette instance et les élections s’organisent difficilement en raison d’une pénurie de candidats. Pourtant, Didier Borniche, comme les défenseurs de l’Ordre l’ont déjà tenté mille fois n’affichera pas son désarroi face au mépris de ses détracteurs. Il ne reviendra pas non plus sur le rôle de l’Ordre et n’évoquera pas plus les exemples étrangers pour démontrer son utilité. Non, dans la tribune qu’il nous adresse, destinée à défendre l’Ordre national infirmier, il ne prononcera pas une fois son nom. Il se contentera d’appeler à l’union nationale pour protéger notre santé publique. Insinuant très implicitement que cette union nationale ne pourra naître sans l’union des infirmiers, union impossible sans Ordre.
Par Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers
Crise économique, crise politique, crise morale, crise sociale : en France, comme ailleurs en Europe, les difficultés sont légion. Notre gouvernement doit faire des choix parfois ardus, prendre des mesures souvent sensibles et surtout répondre à des attentes citoyennes majeures. Parmi celles-ci, l’une d’entre elles caractérise pleinement ce qui fait de la France une grande puissance mondiale, un pays qui a su concilier croissance économique et développement humain : la Santé. Certes, le savoir-faire de nos professionnels est mondialement reconnu ; notre budget en recherche est parmi les plus élevés au monde ; nos prises en charge sont un modèle pour nombre de nos voisins. Certes. Pourtant, des réformes sont nécessaires, des changements sont attendus, par les patients comme par les médecins, les infirmiers, ou les autres professionnels de santé. Des réformes courageuses qui doivent s’emparer de la question de la prise en charge, de la prévention, de l’éducation thérapeutique alors même que nous restons trop souvent les champions de la consommation médicamenteuse… Qui doivent prendre en compte les aspects de financement pour assurer la durabilité d’un système fondé sur la solidarité, dans un contexte où la branche « maladie » de la Sécurité sociale présente un fort déficit. Qui doivent anticiper l’évolution des pathologies, leurs modes de transmission et les modalités de prise en charge. Qui doivent enfin savoir utiliser les compétences et les capacités à bon escient pour enfin proposer un système de prise en charge efficace, efficient et adapté à chacun.
De vastes enjeux, des défis majeurs et un travail de titan en perspective ! Mais un travail, nous ne le répèterons jamais assez, nécessaire et vital au maintien des bases de fraternité, d’égalité et de solidarité de notre système de santé.
Tout mettre sur la table
La participation de l’ensemble des acteurs concernés et parties-prenantes ne sera pas de trop pour mener ces chantiers à bien et aboutir à des résultats concrets. « Participation » n’est d’ailleurs pas un terme assez fort en de telles circonstances : il s’agit de créer une véritable union nationale des acteurs de santé et de l’ensemble des parties prenantes : ordres, associations de patients, syndicats, sécurité sociale, Parlement et, bien sûr, Ministère. Une union visant à mettre sur la table l’ensemble des retours d’expérience issus des programmes les plus novateurs. Une union qui doit permettre aux idées les plus justes et les plus fortes, aux propositions les plus porteuses d’avenir, aux solutions les plus innovantes, de trouver une écoute attentive et ouverte, un écho véritable, pour devenir une stratégie politique, un modèle d’avenir solide et pérenne au bénéfice des Français.
À l’heure où le gouvernement récemment remanié se dit « de cohérence » et « de clarté », j’appelle la ministre de la Santé à considérer la cohérence et la clarté d’un travail commun et en toute intelligence avec toutes les institutions agissant dans son domaine de compétence. Loin des querelles politiques et des présupposés idéologiques, nous devons ensemble proposer aux Français, vos électeurs et nos patients, une réflexion de fond pour leur garantir une meilleure santé dans le cadre d’un système efficient.Nous avons en commun la responsabilité de les servir et de ne pas les décevoir. Ensemble, les bonnes volontés et la grande expérience des acteurs de la santé ont la capacité à formuler les réponses aux enjeux que les bouleversements économiques, sociaux et sociétaux que nous connaissons rendent urgents à traiter. Choisissons tous ensemble le même camp : celui de la santé publique.
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Dernière édition par seringatomik le Dim 12 Oct 2014 - 6:53, édité 2 fois