Re: lettre au ministre et pièce jointe
par seringatomik le Mar 15 Mar - 15:27
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
à
Monsieur Xavier Bertrand,
Ministre de la Santé, du Travail et de l'Emploi.
Strasbourg, le 15 mars 2011.
Monsieur le Ministre,
le feuilleton ordinal infirmier rebondit de jour en jour. Ainsi, nous apprenons, soit par la presse professionnelle infirmière, soit par l'oni lui même, que rien ne va plus dans le petit monde ordinal, ce qui ne fait que confirmer ce que nous savions déjà.
Sur le plan financier, vous avez «menacé», selon la présidente Le Bœuf, de laisser l'ordre aller jusqu'à la cessation de paiement …
Nous ne voyons pas comment il pourrait en être autrement, puisque d'une part le Gouvernement a réaffirmé ne pas être caution ou garantie financière pour l'oni, d'autre part nous écrivons en ce moment massivement à la Banque Populaire/Bred pour lui signifier que nous refuserons, quelles que soient les tentatives de sauvetages, de cotiser à l'ordre infirmier. Nous nous permettons de vous rappeler que, dès le départ, notre mot «d'ordre» était et reste encore : avec ou sans cotisation, l'ordre infirmier, c'est NON !
Il est donc évident que, même avec une cotisation modulée à plus ou moins 30 euros et une nouvelle trame ordinale, l'ordre infirmier n'a aucune chance de sortir la tête de l'eau, situation qu'il a lui même provoquée. Les dernières informations que vous retrouverez dans le document ci-joint, confirment, elles aussi, les dépenses outrageusement incontrôlées de l'ordre. A cette occasion, nous reformulons aujourd'hui, notre demande d'audit du 07 février dernier par l'Inspection Générale des Services, puisque, même si l'ordre est une structure de droit privé ayant (tout de même) une mission de service public, il a été financé à ses tout débuts sur des fonds publics, notamment dans l'organisation des premières élections de 2008.
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
Sur le plan juridique, nous constatons, malgré les déclarations apaisantes et rassurantes de Madame Nora Berra au Sénat récemment, que les menaces et/ou autres tentatives d'intimidation envers les infirmiers sont réelles et nombreuses. Ainsi, des infirmières salariées se voient, soit fortement incitées à adhérer à l'ordre (établissements publics/FPH) par courrier de leurs DRH, soit directement contraintes de signer des avenants à leurs contrats initiaux de travail, sous – là aussi – peine d'être purement et simplement licenciées en cas de refus (établissements privés).
Les infirmiers et infirmières à exercice libéral étant, elles, les plus touchées, puisque déconventionnées souvent arbitrairement par des CPAM à la simple demande de l'ordre.
RESILIENCE compte, à ce jour, onze dossiers sur lesquels notre syndicat professionnel infirmier est engagé soit directement, soit conjointement, et la liste s'allongera dans les prochains jours.
Sur le plan moral et professionnel, nous vous avons, et votre prédécesseur aussi, largement informé des insuffisances graves de l'ordre infirmier, la plus connue d'entre elles reste tout de même le code de déontologie, qui n'est pas paru au Journal Officiel et qui, malgré tout, sert de document de référence aux chambres disciplinaires. Le financement de cette étude a été validé par un juriste compétent pour la modique somme de 35 000 euros (sources oni). Tout professionnel infirmier qui se respecte saura reconnaître la pauvreté et la misère intellectuelle de ce texte, qui reste un vulgaire copié-collé des autres codes paramédicaux. Chambres disciplinaires qui n'hésitent plus à retoquer les chambres départementales dites de conciliation, chambres de conciliabules où tout se règle entre amis … Ainsi en date du 08 décembre 2010, dans un jugement rendu – par un magistrat professionnel – la chambre disciplinaire de Rhône Alpes déboute de manière cinglante la chambre du Rhône au seul motif que convoquer une infirmière non adhérente à l'ordre est contraire aux textes de références. Cet amateurisme pourrait faire sourire si entre temps des vies professionnelles et/ou familiales n'étaient détruites par des agissements peu scrupuleux de certains (ir)responsables ordinaux … qui n'hésitent plus à jeter à la vindicte - leurs nombreux collègues résistants - pour parvenir à leurs fins.
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
Monsieur le Ministre, reconnaître des erreurs d'appréciation et/ou de jugement fait partie de notre quotidien. Là où, soi-disant, plus de 92% des professionnels infirmiers réclamaient un ordre en 2006, vous retrouvez la même proportion de professionnels opposants en 2011. Les abus et autres tromperies de l'ordre et de ses supporters les plus acharnés, en matière du montant initial de la cotisation annuelle notamment, auront fini de mettre à mal le peu de crédibilité qui restait à l'oni. Ainsi des conseillers ordinaux qui ne reculent devant rien, proposent de baisser cette cotisation (qui n'est qu'un aspect accessoire du dossier) pour mieux la ré-augmenter par la suite, afin de retomber dans leurs travers initiaux. Sauf à nous prendre au mieux pour des naïfs, au pire pour des abrutis, nous ne voyons pas les pouvoirs publics cautionner ce type de comportement en acceptant, une fois de plus, une fois de trop, d'apporter un quelconque soutien à l'oni.
C'est pourquoi, monsieur le Ministre, il est grand temps de siffler la fin de la partie et de passer à autre chose.
Les salariés de l'oni devront rapidement se rendre à l'évidence des insuffisances graves de leur employeur et aller prendre rendez vous à Pôle Emploi. Certains seront copieusement dédommagés. Le propriétaire des locaux parisiens où siège l'oni (la Banque Populaire/Bred) est en mesure de mettre ce même oni à la porte dans les semaines qui viennent. Les institutions que sont l'URSSAF, et autres encaisseurs publics et privés, ne resteront pas sans attendre que l'oni paie ses dettes et rembourse ses emprunts.
Nous veillerons à ce que chaque acteur ordinal de cette déconfiture rende des comptes et ne soit pas exonéré de ses responsabilités.
Dans l'attente, recevez monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses, et résolument contre-ordinales. Nous sommes toujours disponibles pour évoquer ce problème.
Hugues Dechilly,
secrétaire général.
RESILIENCE – 13 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.
Dernière édition par seringatomik le Lun 6 Mai 2013 - 14:50, édité 1 fois