Ce qui reviendrait à dire que si les infirmiers exerçaient en nombre suffisant, il n'y aurait pas de pénibilité? Foutaise...
Il faut simplement demander Aux intéressés ce qu'ils considèrent comme un surcroît de pénibilité dans leur exercice et pourquoi (et donc en plus des items qui vont de soi , décalages horaires, bascules jour/nuit, w-e, fériés, rappels au service sur CA, congés d'été limités à 2 semaines stress, rapport à la mort, responsabilités, cadences, recours aux heures sup, à rester plus longtemps pour cause de transmissions, rapports hiérarchiques, expositions à des radiations ionisantes, des émanations toxiques, stress oxydatif etc...).
La charge de travail "ingérable" du fait d'un sous effectif, est à régler en premier lieu mais au profit des patients, que nous sommes toutes et tous potentiellement.
On ne peut dire d'un métier qu'il est pénible du fait d'un sous effectif récurrent surtout qu'il est implicitement accepté (car les salariés ont droit de retrait s'ils considèrent leurs missions comme impossibles en
mettant en danger le patient et eux-mêmes)), il s'agit d'un problème d'organisation, collatéral, mais pas un problème intrinsèque lié à l'exercice propre.
Imaginez un instant le résumé de la profession d'infirmière sur
http://social-sante.gouv.fr/metiers-et-concours/les-metiers-de-la-sante/les-fiches-metiers/article/infirmier
on ne peut donc affirmer que la profession relève de la pénibilité du fait partiel et partial d'un sous effectif permanent, et si le problème existe (je n'ai jamais prétendu le contraire), c'est qu'il est d'ordre structurel.
Ne pas s'attaquer au structurel ne fait donc pas d'un métier qu'il est pénible, c'est plutôt une sorte de démission des professionnels face à leurs missions qu'ils réservent pour l'essentiel "au plus urgent", là est toute la subtilité.
Prenons un exemple, un mécanicien a des missions par rapport à un véhicule et le client , il ne se contente pas de changer la pièce la plus urgente à remplacer, dans un problème global, en laissant de côté le reste verif des niveaux, gonflage pneus etc, dans ce cas il doit l'en informer.
Est-ce que les IDE informent leurs patients qu'ils souhaiteraient accomplir leurs missions dans leur globalité dans la prise en charge mais qu'ils ne parviennent qu'à réaliser des priorités? Non...
La seule réaction qu'on peut observer est un absentéisme important qui retentit sur l'ensemble des conditions de travail sans remettre en cause le structurel.
Nous sommes bien dans un cercle vicieux dont les premiers à morfler sont les usagers! En dépit de la souffrance au travail, de la durée moyenne d'exercice qui avoisine les 10 ans?
Quand on accepte de travailler de nuit en étant enceinte (alors qu'il est interdit à l'extérieur de l'hôpital), et en plus sans contrepartie, que les heures de nuit valent un € de plus, que les w-e soient payés des clopinettes... il ne faut pas s'étonner que les pouvoirs publics ne reconnaissent plus la pénibilité pour les IDE sédentaires.
Dérogation acceptée avec la bénédiction des syndicats subventionnés par notre beau pays ah que non qu'il est pas sexiste du tout!
En d'autres termes, ce sondage ne vaut pas grand chose, car ne pointe pas les véritables problèmes, au contraire il existe une tendance au déni de ce qui faisait la pénibilité une époque en invitant les problèmes structuraux aux réjouissances.
En acceptant les dérogations qu'aucune autre salariée n'ont accepté, les salaires minables, les compensations dérisoires, les entorses répétées incompatibles avec la vie de famille etc, les IDE ont tendu le bâton pour se faire battre et perdre la pénibilité. Depuis longtemps elles démissionnent de leurs missions pour ne pallier qu'au plus urgent. Beaucoup épousent dorénavant le système. On soigne de moins en moins "vieux", qui seront les prochains?
Un constat pathétique...
Nous ne sommes plus rien soyons tout...!!!