Les directeurs hospitaliers "surexposés" aux risques psycho-sociaux (enquête SMPS/Ifop)
PARIS, 20 novembre 2014 (APM) - Une enquête menée par le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) et l'institut Ifop montre que les directeurs de la fonction publique hospitalière (FPH) exercent des professions "surexposées" en matière de risques psycho-sociaux, a annoncé le SMPS jeudi dans un communiqué.
Le SMPS indique avoir mené, du 3 au 11 novembre, une enquête avec l'Ifop sur la qualité de vie au travail chez 1.028 directeurs de la FPH (DH, D3S et directeurs de soins).
"L'enquête met en évidence la tension et la charge de travail auxquelles font face les manageurs hospitaliers", souligne le SMPS dans son communiqué.
Il indique que 88% des directeurs ayant participé à l'enquête déclarent vivre régulièrement des situations stressantes au travail, que 56% sont régulièrement confrontés à des situations de tensions fortes, voire de conflits, avec d'autres acteurs de la communauté hospitalière et 79% travaillent régulièrement plus de 50 heures par semaine.
"L'analyse globale des résultats de l'enquête démontre ainsi que l'environnement professionnel des directeurs de la fonction publique hospitalière s'est dégradé, révélant une situation propice à l'émergence de risques psycho-sociaux", estime-t-il.
Les résultats varient cependant selon que les relations concernent le management interne à l'équipe de direction ou le dialogue entre l'Etat et les chefs d'établissement.
Ainsi, 67% des répondants trouvent que les moyens alloués sont compatibles avec les objectifs fixés, une proportion qui diminue à 57% pour les chefs d'établissement. Plus de la moitié (57%) de ces derniers considèrent recevoir des injonctions ou instructions contradictoires entre elles.
Et "seuls 62% des chefs d'établissement se sentent soutenus par leurs évaluateurs", alors que le taux atteint 76% de l'ensemble des directeurs ayant répondu à l'enquête.
DISPARITE DES VECUS SELON LE TYPE D'ETABLISSEMENT
Le SMPS précise qu'il existe aussi "une forte disparité des vécus et des conditions de travail selon que l'on exerce dans un CHU, un centre hospitalier ou un établissement social ou médico-social".
"Seuls les directeurs exerçant en CHU estiment avoir suffisamment de marges de manoeuvre pour atteindre leurs objectifs", indique-t-il.
Dans les centres hospitaliers, la situation est "plus contrastée". Ils sont 54% à déclarer faire face à des injonctions ou instructions contradictoires (contre 27% en CHU et 41% en établissements social et médico-social), et seulement la moitié (50%) estime avoir les marges de manoeuvre nécessaires à l'atteinte de leurs objectifs.
De leur côté, les manageurs des établissements sociaux et médico-sociaux sont 59% à éprouver des marges de manoeuvre trop limitées et 54% se sentent soutenus par leurs évaluateurs ou personnes qui fixent des objectifs.
Les directeurs de CH et d'établissements médico-sociaux sont de surcroît les plus exposées aux risques psycho-sociaux: plus de 95% déclarent rencontrer régulièrement des situations stressantes au travail (contre 72% pour les directeurs en CHU).
APPEL A UN PLAN D'ACTIONS
Pour le SMPS, ces résultats confirment l'existence d'une dégradation des conditions d'exercice "dont il est urgent de se préoccuper".
Il rappelle qu'il déconseille dorénavant aux directeurs d'hôpital de postuler sur un poste de chef d'établissement dans des situations caractérisées par des conditions d'exercice particulièrement dégradées, avant tout retour à la normale. "Cela implique des mesures d'exception de la part des pouvoirs publics", affirme-t-il.
Il estime toutefois que les solutions doivent "prendre en compte les spécificités des métiers" de DH, D3S ou DS, les vécus "n'étant pas les mêmes".
Le SMPS demande la mise en place d'un soutien "obligatoire" du Centre national de gestion (CNG) et de l'agence régionale de santé (ARS) aux directeurs en situation de management isolé ou difficile.
Il réclame "un véritable soutien de l'Etat à ceux qui ont choisi de gérer les établissements publics" et "un rééquilibrage et une clarification des rôles", la situation de surcharge et de stress des directeurs ne pouvant être "décorrélée du manque de marges de manoeuvre".
Il plaide aussi pour "un partenariat équilibré" entre les ARS et les établissements, permettant aux directeurs de "disposer de l'autonomie nécessaire à l'exercice de leur fonction de définition des parcours de soins et des prises en charge".
Le syndicat annonce qu'il lancera une nouvelle enquête, début 2015, auprès des cadres et des ingénieurs pour compléter son analyse et "disposer d'une vision globale de l'évolution des risques psycho-sociaux depuis 2011".
san/eh/APM polsan
redaction@apmnews.com
EHRKK001 20/11/2014 08:17 ACTU
©1989-2014 APM International.
APM International est une SAS au capital de 308.000 € du groupe Wilmington Group plc.
33, Avenue de la République, 75011 PARIS, France
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PARIS, 20 novembre 2014 (APM) - Une enquête menée par le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) et l'institut Ifop montre que les directeurs de la fonction publique hospitalière (FPH) exercent des professions "surexposées" en matière de risques psycho-sociaux, a annoncé le SMPS jeudi dans un communiqué.
Le SMPS indique avoir mené, du 3 au 11 novembre, une enquête avec l'Ifop sur la qualité de vie au travail chez 1.028 directeurs de la FPH (DH, D3S et directeurs de soins).
"L'enquête met en évidence la tension et la charge de travail auxquelles font face les manageurs hospitaliers", souligne le SMPS dans son communiqué.
Il indique que 88% des directeurs ayant participé à l'enquête déclarent vivre régulièrement des situations stressantes au travail, que 56% sont régulièrement confrontés à des situations de tensions fortes, voire de conflits, avec d'autres acteurs de la communauté hospitalière et 79% travaillent régulièrement plus de 50 heures par semaine.
"L'analyse globale des résultats de l'enquête démontre ainsi que l'environnement professionnel des directeurs de la fonction publique hospitalière s'est dégradé, révélant une situation propice à l'émergence de risques psycho-sociaux", estime-t-il.
Les résultats varient cependant selon que les relations concernent le management interne à l'équipe de direction ou le dialogue entre l'Etat et les chefs d'établissement.
Ainsi, 67% des répondants trouvent que les moyens alloués sont compatibles avec les objectifs fixés, une proportion qui diminue à 57% pour les chefs d'établissement. Plus de la moitié (57%) de ces derniers considèrent recevoir des injonctions ou instructions contradictoires entre elles.
Et "seuls 62% des chefs d'établissement se sentent soutenus par leurs évaluateurs", alors que le taux atteint 76% de l'ensemble des directeurs ayant répondu à l'enquête.
DISPARITE DES VECUS SELON LE TYPE D'ETABLISSEMENT
Le SMPS précise qu'il existe aussi "une forte disparité des vécus et des conditions de travail selon que l'on exerce dans un CHU, un centre hospitalier ou un établissement social ou médico-social".
"Seuls les directeurs exerçant en CHU estiment avoir suffisamment de marges de manoeuvre pour atteindre leurs objectifs", indique-t-il.
Dans les centres hospitaliers, la situation est "plus contrastée". Ils sont 54% à déclarer faire face à des injonctions ou instructions contradictoires (contre 27% en CHU et 41% en établissements social et médico-social), et seulement la moitié (50%) estime avoir les marges de manoeuvre nécessaires à l'atteinte de leurs objectifs.
De leur côté, les manageurs des établissements sociaux et médico-sociaux sont 59% à éprouver des marges de manoeuvre trop limitées et 54% se sentent soutenus par leurs évaluateurs ou personnes qui fixent des objectifs.
Les directeurs de CH et d'établissements médico-sociaux sont de surcroît les plus exposées aux risques psycho-sociaux: plus de 95% déclarent rencontrer régulièrement des situations stressantes au travail (contre 72% pour les directeurs en CHU).
APPEL A UN PLAN D'ACTIONS
Pour le SMPS, ces résultats confirment l'existence d'une dégradation des conditions d'exercice "dont il est urgent de se préoccuper".
Il rappelle qu'il déconseille dorénavant aux directeurs d'hôpital de postuler sur un poste de chef d'établissement dans des situations caractérisées par des conditions d'exercice particulièrement dégradées, avant tout retour à la normale. "Cela implique des mesures d'exception de la part des pouvoirs publics", affirme-t-il.
Il estime toutefois que les solutions doivent "prendre en compte les spécificités des métiers" de DH, D3S ou DS, les vécus "n'étant pas les mêmes".
Le SMPS demande la mise en place d'un soutien "obligatoire" du Centre national de gestion (CNG) et de l'agence régionale de santé (ARS) aux directeurs en situation de management isolé ou difficile.
Il réclame "un véritable soutien de l'Etat à ceux qui ont choisi de gérer les établissements publics" et "un rééquilibrage et une clarification des rôles", la situation de surcharge et de stress des directeurs ne pouvant être "décorrélée du manque de marges de manoeuvre".
Il plaide aussi pour "un partenariat équilibré" entre les ARS et les établissements, permettant aux directeurs de "disposer de l'autonomie nécessaire à l'exercice de leur fonction de définition des parcours de soins et des prises en charge".
Le syndicat annonce qu'il lancera une nouvelle enquête, début 2015, auprès des cadres et des ingénieurs pour compléter son analyse et "disposer d'une vision globale de l'évolution des risques psycho-sociaux depuis 2011".
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