La grande conférence sociale s'attèlera à la santé sans l'ensemble des fédérations
04/07/14 - 17h12 - HOSPIMEDIA |
Ces 7 et 8 juillet se tient la 3e édition de la grande conférence sociale, au cours de laquelle les pouvoirs publics, le patronat et les syndicats débattront des principales actions à venir en matière d'emploi.
Les échanges de la grande conférence sociale pour l'emploi organisée ces 7 et 8 juillet à Paris doivent déboucher sur des mesures concrètes et immédiates avec une feuille de route précise des réformes de la prochaine année. Le Premier ministre, Manuel Valls, a souhaité, pour cette troisième édition, un format plus resserré pour dynamiser les échanges. Sept tables rondes ont ainsi été programmées, dont l'une est intitulée "Rénover notre politique de santé", introduite par la ministre de la Santé Marisol Touraine et animée par Bernadette Devictor, présidente de la Conférence nationale de santé. En deux temps, les intervenants évoqueront les évolutions souhaitables du système de santé puis la place pour les acteurs du monde du travail dans la politique de santé, et l'articulation entre politique de santé et santé au travail. La table ronde accueillera six organisations syndicales (CGT, CFDT, CGT-FO, CFTC, CFE-CGC et Unsa) et six organisations professionnelles (Medef, CGPME, UPA, FNSEA, Unapl, Udes).
Contribution aléatoire des fédérations
Quid des grandes fédérations sanitaires et médico-sociales (FHF, Fehap, FHP...) : elles ne sont tout simplement pas invitées cette année. Mais nul doute qu'elles trouveront leur représentation. Pour certaines en tout cas. À l'instar de la FHP, avec Lamine Gharbi via la CGPME ou le Medef par exemple, même si la FHP avait apporté en avril ses contributions au plan d'économies du Gouvernement et le Medef plus précisément sur la stratégie nationale de santé. La Fehap, quant à elle, a produit expressément une contribution écrite pour cette grande conférence sociale qui sera mise à disposition des participants (elle en livrera le contenu ce 7 juillet). La FHF va elle aussi suivre ce qui se dira lors de cette table ronde mais de loin, sans apporter sa pierre à l'édifice. Il faut dire qu'elle a déjà livré il y a peu sa contribution pour réaliser 5 à 7 milliards d'euros d'économies en cinq ans.
La question du dialogue social davantage en toile de fond
Les organisations syndicales vont pour leur part tenter de renouer avec le dialogue social. C'est ce qu'espère la CGT en brandissant la menace d'un boycott. Thierry Lepaon, son leader, a en effet déclaré ce 4 juillet sur les ondes de France info, conditionner la participation du syndicat à la réponse de François Hollande sur la question du dialogue social. Dans cette même logique, la Fédération des personnels de services publics et des services de santé FO pose la question de l'utilité de cette grande conférence. Au vu des 80 réunions programmées entre octobre 2013 et juin 2014 sur l'agenda social dans la fonction publique, dont le calendrier ne cesse de changer à l'initiative du ministère sur des thèmes uniquement décidés par le Gouvernement, écrit le syndicat dans un communiqué, la fédération considère que "la méthode et le fond révèlent l'absence d'un réel dialogue social".
Des propositions tout de même
La CFTC, elle, indique jouer le jeu : elle défendra ses propositions . Concernant la politique de santé, elle demandera en particulier que "la qualité des soins, les investissements privés et publics ne soient pas impactés par le plan Santé", le développement d'une politique de prévention, "de reconnaître l'identification de l'origine professionnelle des maladies et la traçabilité des expositions aux facteurs de risques professionnels comme enjeux de santé publique" mais aussi "de favoriser le maintien au travail des travailleurs atteints de maladies chroniques". Du côté de la CFDT, qui sera bien présente, nombreux chantiers ont été entamés depuis la précédente édition. Tout n'a pas abouti certes mais les enjeux sont là : l'avenir du financement de la protection sociale, les missions de services publics, la modernisation du dialogue social... À l'Unsa, pas de boycott de la conférence. Néanmoins le syndicat estime que "sur le fond comme sur la méthode, les annonces du Premier ministre constituent une entaille dans le dialogue social. Elles fragilisent la conférence sociale dont l’objectif premier est d’abord d’offrir un cadre de dialogue et de concertation."
Le compte pénibilité grève toute l'attention
Rappelons que Manuel Valls, dans un entretien accordé aux Échos le 2 juillet, sur la pression du patronat, a notamment annoncé le report partiel du compte pénibilité (lire ci-contre), suscitant cette levée de boucliers des syndicats sur la notion de dialogue social. Cependant, si le compte pénibilité cristallise les tensions, il est d'autres sujets sur lesquels le Gouvernement souhaite avancer. Par exemple, Manuel Valls a aussi déclaré : "nous allons compléter la législation sur le temps partiel, afin d’écarter tout risque juridique quand des contrats de moins de 24 heures par semaine sont établis avec l’accord individuel du salarié." Une sécurisation des temps partiels aux répercussions importantes dans le secteur du médico-social et sur lesquelles toutes les branches n'ont pas encore bouclé les négociations.
Pia Hémery
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