par seringatomik Lun 10 Mar 2014 - 9:16
Les hommes règnent encore trop souvent en maîtres sur la santé
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Le fait
07/03/14 - HOSPIMEDIA
Machiste la santé ? La Journée internationale des droits des femmes, ce 8 mars, est l'occasion de rappeler un constat peu reluisant pour ce secteur qui perdure : si le gros des troupes est féminin, les hommes conservent encore à quelques exceptions près, aussi notables soient-elles, leur mainmise sur les principaux postes à pouvoir.
L'enquête
Bien qu'elles soient très nettement majoritaires dans la Fonction publique hospitalière (FPH), les femmes demeurent encore en revanche minoritaires dans les hauts postes de direction des grands centres hospitaliers et des ARS (voir l'infographie). De même, en dépit de la loi sur la parité du 6 juin 2000 tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, les hommes conservent la mainmise sur les principaux postes à responsabilité et la santé ne fait pas – ou peu – exception.
Certes, de nombreuses femmes ont occupé le fauteuil ministériel de la Santé depuis la première d'entre elles, Simone Veil (1974-1979, puis 1993-1995). Côté ministres, citons ainsi Michèle Barzach (1986-1988), Élisabeth Hubert (1995), Martine Aubry (1997-2000) et Roselyne Bachelot-Narquin (2007-2010). Côté secrétaires d'État, il en est allé de même pour Hélène Missoffe (1977-1978), Dominique Gillot (1999-2001) et Nora Berra (2010-2012). Et puis, depuis mai 2012, le ministère des Affaires sociales et de la Santé affiche un trio féminin autour de Marisol Touraine : les ministres déléguées Michèle Delaunay (Personnes âgées et Autonomie), Marie-Arlette Carlotti (Personnes handicapées et Lutte conte l'exclusion) et Dominique Bertinotti (Famille).
Les usagers savent se féminiser
Pour autant, sur les 18 principales hautes administrations ayant trait au champ du sanitaire et du médico-social, elles ne sont que six dirigeantes : Agnès Buzyn à l'Institut national du cancer (Inca), Sabine Fourcade à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), Paulette Guinchard à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), Danielle Toupillier au Centre national de gestion (CNG), Emmanuelle Prada-Bordenave à l'Agence de biomédecine et Françoise Weber à l'Institut de veille sanitaire (InVS). Le constat est encore plus flagrant chez les principales fédérations du sanitaire et du médico-social, si ce n'est quatre femmes qui se démarquent : Élisabeth Hubert, présidente de la Fnehad; Élisabeth Tomé-Gertheinrichs, déléguée générale de la FHP; Pascale Flamant, déléguée générale d'Unicancer; Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa.
Du côté des usagers en revanche, les femmes ont su occuper les deux principaux postes existants : Bernadette Devictor, présidente de la Conférence nationale de santé (CNS), et Claude Rambaud, présidente du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss).
Devant ce constat d'une santé encore trop souvent masculine dans son pilotage, le projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes, en cours de discussion au Parlement (adopté en première lecture au Sénat puis à l'Assemblée nationale, le texte reviendra au Sénat pour une deuxième lecture en séance publique le 17 avril), viendra peut-être enfin rééquilibrer la situation.