La FNI approuve cinq des dix-neuf recommandations du rapport du comité des « sages » sur la stratégie nationale de santé
La FNI se félicite, vendredi 2 août 2013, de ce que les axes d'action prioritaires de la stratégie nationale de santé du comité des « sages » « mettent l'accent sur la nécessité de recentrer le système de santé sur les soins primaires de proximité ». Elle soutient cinq des 19 recommandations du rapport remis à la ministre des Affaires sociales et de la santé mais elle y décèle une méconnaissance « évidente » de l'exercice libéral en santé. Approuvant la recommandation n°4 (favoriser la constitution d'équipes de soins de santé primaires), la FNI « souscrit à l'idée de promouvoir des temps de concertation entre médecins hospitaliers, équipes de soins de santé primaires, spécialistes de ville, autour de problématiques de santé territoriales et de pathologies spécifiques, dans l'objectif de mettre en œuvre des protocoles de parcours de soins et de santé ».
La FNI dit approuver le quart des recommandations formulées en juillet dernier par le comité des « sages » en charge de l'élaboration de la stratégie nationale de santé (AEF n°186177). Dans un communiqué du 2 août, elle déplore en revanche « l'évidente méconnaissance de l'exercice libéral que traduit l'essentiel des mesures préconisées par ce rapport. »
« En misant exclusivement sur les nouveaux modes de rémunération et l'organisation en centres de santé », ce rapport « écarte purement et simplement l'exercice libéral » de l'avenir du système de santé. Philippe Tisserand, président de la FNI, estime que « les personnalités très éloignées du monde libéral (1) désignées pour produire ce rapport » n'ont « pas mesuré l'efficience des libéraux de santé grâce à laquelle l'Ondam peut être respecté et même sous-réalisé deux années consécutives, en ce qui concerne l'enveloppe de ville ».
INFIRMIER LIBÉRAL DONC CLINICIEN ?
Rappelant qu'elle « défend avec ferveur le système libéral, non pas par corporatisme effréné, mais parce que les intérêts des infirmières rejoignent bien ceux du système de santé », la FNI affirme qu'il est possible de préserver la qualité et l'accessibilité des soins en améliorant son efficience et que « le respect du système libéral ne contrevient pas aux objectifs de la stratégie nationale de santé, il les sert ! ».
En ce qui concerne la formation et l'exercice de la profession infirmière, la fédération note que le comité « prend conscience de la nécessité de reconnaître le métier d'infirmier clinicien » et qu'il souhaite identifier des « compétences élargies » telles que l'évaluation des risques, la prévention, l'annonce, l'accompagnement et le suivi clinique et thérapeutique, plan personnalisé, éducation thérapeutique du patient… La FNI ajoute que ces activités sont intégrées au quotidien de la pratique des infirmières libérales. Du coup, elle « revendique la reconnaissance de l'infirmière libérale en tant qu'infirmière clinicienne. » « S'il fallait faire émerger en France de nouvelles compétences infirmières pour répondre à d'éventuelles carences de démographie médicale, elles ne pourraient être confiées qu'à des infirmières praticiennes, à l'instar des modèles existants au Québec et dans les pays anglo-saxons ou plus près de nous en Suisse.»
(1) Outre Alain Cordier, haut fonctionnaire et inspecteur général des Finances, le comité des sages comprend également le professeur Geneviève Chêne, chef du pôle santé publique du CHU de Toulouse, le docteur Pierre de Haas, généraliste et président de la Fédération des maisons et pôles de santé, le docteur Gilles Duhamel, inspecteur général des affaires sociales, le professeur Emmanuel Hirsch de l'espace éthique de l'AP-HP, Françoise Lavillonière, directrice de l'institut régional de formation sanitaire et sociale de la Croix-Rouge et le professeur Dominique Perrotin, président de la Conférence des doyens de facultés de médecine.
Contact : FNI Fédération nationale des infirmiers, Philippe Tisserand, président, 01 47 42 94 13, fni@fni.fr