par syndicat RESILIENCE Jeu 12 Fév 2015 - 19:02
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12/02/2015
Projet de loi de santé : 12 000 IDE donnent leur avis
Se voulant le « relais » de la profession dans les discussions autour du projet de loi, l'Ordre national des infirmiers a présenté ce jeudi les résultats d'une enquête conduite auprès des inscrits au tableau. Tandis que 45% expriment leur opposition, 32% affichent l'indifférence.
« Les infirmiers ne peuvent plus se satisfaire d'être numéro 1 des professions préférées des Français et de n'être jamais entendus par les pouvoirs publics », souligne Karim Mameri, secrétaire général de l'Ordre national des infirmiers (ONI). Soucieux de ne pas voir les médecins accaparer les discussions autour du projet de loi de santé, l'Ordre a mené l'enquête auprès des IDE inscrits au tableau. Ils sont un peu plus de 12 000 (1) à avoir livré leur ressenti.
Des dispositions méconnues
Les avis « sont plutôt partagés », note l'ONI : 45% des sondés jugent le projet négatif, 22% estiment qu'il est positif... et 32,5% affichent leur indifférence. Pour Didier Borniche, le président du Conseil national, c'est signe que « la concertation a été insuffisante. La loi a été perçue comme technocratique et loin du terrain ». L'enquête montre ainsi que certaines dispositions sont méconnues par près d'un répondant sur cinq : le service public territorial de santé, les infirmiers de pratiques avancées (IPA), les class actions en santé ou encore le testing des refus de soins.
La possibilité par les pharmaciens de vacciner au sein des officines fait l'unanimité... contre elle. Près de 92% des sondés estiment que ce n'est pas une bonne mesure : les pharmaciens ne sont pas formés (79% des opinions défavorables), les conditions d'hygiène ne seraient pas respectées (30%) ou cela coûtera plus cher à la Sécurité sociale (26%).
Reconnaître la place de l'IDE dans le premier recours
Sept répondants sur dix pensent, en revanche, que l'élargissement du droit de l'IDE de vacciner sans prescription médicale devrait être inscrit dans la loi, notamment concernant la vaccination anti-grippale des moins de 65 ans. De manière générale, 95% des sondés considèrent que la place de l'IDE dans la prise en charge de premier recours devrait être entérinée par la loi, avec la création d'une consultation infirmière de suivi des patients chroniques ou par la reconnaissance d'une coordination soignante et sociale.
Mesure phare du projet de loi, la création d'un exercice en pratiques avancées pour les paramédicaux (article 30 du projet de loi), et notamment les IDE, suscite l'adhésion de 82% des répondants : pour la majorité d'entre eux (81%), c'est la reconnaissance de ce qui est déjà la réalité pour certains soignants ; 67% se réjouissent des perspectives d'évolution vers un niveau master ; la moitié évoquent une meilleure prise en charge des maladies chroniques (56,5%) et la couverture d'un besoin dans les déserts médicaux (47%). Les opposants à cette mesure (18%) estiment, quant à eux, qu'il faudrait d'abord mieux reconnaître le métier socle d'IDE ou que cela sert simplement à faire gagner du temps au médecin ; la moitié craignent qu'elle ne s'accompagne d'aucune revalorisation des rémunérations.
Sortir du statut d'auxiliaire médical
Invité à participer au groupe de travail sur l'évolution des compétences médicales mis en place par la ministre, l'ONI a milité pour une définition légale de la pratique avancée qui sorte les IDE du « cadre restrictif du statut d'auxiliaire médical », « compte tenu de la grande autonomie dont ils devraient disposer », a précisé Yann de Kerguenec, directeur juridique de l'Ordre. S'il n'y a pas de « franche opposition » des médecins sur ce sujet, assure l'ONI, leur « résistance » pourrait considérablement réduire la portée de l'article 30 du projet de loi, et conduire à un exercice de pratiques avancées par les seuls IDE de cancérologie.
L'avis des IDE est plus mitigé concernant deux dispositions du projet de loi : l'ouverture de salles de consommation de drogues à moindre risque (38% pour, 38% contre) et la généralisation du tiers payant. Si cette mesure cristallise les tensions entre le ministère et les médecins, les IDE sont plus nuancés : 47% pour, 43% contre. « 85% des actes des Idel font déjà l'objet d'une prise en charge en tiers payant, relève Didier Borniche. Pour eux, il n'y aura pas d'impact majeur au quotidien. »
Droit de prescription
L'ONI a également interrogé les IDE sur l'élargissement du droit de prescription de ces derniers, une proposition qui recueille l'assentiment de 91% d'entre eux : produits antiseptiques, lits médicalisés, antalgiques de palier I ou encore analyses de biologie médicales et tire-lait.
Quelque 1100 suggestions ont été formulées par les 12 000 répondants de l'enquête. « Ces idées seront analysées, assure le président du Conseil national. Un document sera adressé à l'ensemble des parlementaires pour qu'ils aient une vision des aspirations de la plus grande profession de santé de France et que cette loi ne se fasse pas sans les infirmiers ».
Aveline Marques
1-Enquête conduite entre le 30 janvier et le 9 février ; 57,71% des répondants exercent en libéral, 39,65% sont salariés et 2,65% ont un exercice mixte.
LES DERNIÈRES RÉACTIONS
12/02/2015 à 16:01
moutarde.
Pouvaient répondre à ce sondage même les non inscrits apparemment.
A confirmer mais cela ramènerait à 2 % de la profession (ou pas) le nombre de répondants.
Par ailleurs, on ne peut pas tirer grand chose de réponses à un questionnaire bâclé et donc de l'analyse globale.
PS) Le 1/3 payant n'est pas une obligation pour les IDEL (au contraire, il doit même être considéré comme étant exceptionnel !) et on voit que borniche ne maîtrise pas son sujet quand il parle d'absence d'impact majeur au quotidien car lui n'a probablement pas de pb de fins de mois on dirait avec son 1/5 de temps hospitalier payé ???
12/02/2015 à 16:59
solange granier.
Personnellement, j'ai répondu 17 fois sans jamais citer mon e.mail et à partir du même ordinateur, donc quand monsieur Borniche dit avoir fait le tri des réponses fantaisistes, il ment !