Loi de Santé : vous avez dit « innovante » ?
Paris, 20 juin 2014.- Suite aux annonces effectuées hier par Marisol Touraine, Ministre de la Santé, concernant la future loi de santé, le Sniil s’étonne de ce que la réforme que Mme la Ministre qualifie de « structurante », « durable », « mobilisatrice » et « qui fait le pari de l’innovation » ne donne pas plus de place à la première profession de santé de France, celle des infirmières et infirmiers.
Premier syndicat infirmier libéral de France, le Sniil tient, en effet, à rappeler que les infirmières libérales :
• ont déjà toute compétence pour « initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs » et ce, auprès de toutes les catégories de population, des plus jeunes aux âgés (compétence 5 du référentiel de compétences infirmières)
• demeurent les seules professionnelles de santé soumis, de par la Loi, à une continuité des soins 24h/24h et 7j/7j et ce, au plus proche des patients, c’est-à-dire directement à leur domicile. Cette proximité est, de plus, renforcée, par leur présence uniforme sur tout le territoire, y compris en zone rurale et petites agglomérations, où les infirmières libérales sont même les professionnelles de santé les plus nombreuses
• ont toute légitimité à être pivot de la coordination soignante et sociale et peuvent, ainsi, en lien avec le médecin traitant, permettre une coordination complète de la prise en soin du patient au sein de son parcours coordonné.
Pour autant, dans son futur projet de loi, Mme la Ministre de la Santé ne prend pas la mesure de ce que les infirmières libérales pourraient réellement apporter au système de soin français : ne les incluant toujours pas dans le premier recours, et ne leur attribuant aucune réelle nouvelle mission. Enfin, si Mme la Ministre ambitionne de créer le métier d’infirmier clinicien en pratiques avancées, force est de constater que, pour l’heure, l’universitarisation de la filière en sciences infirmières en est toujours au point mort…
Rappelant l’ensemble des propositions qu’il avait émise dès le 31 mars 2014 auprès du cabinet de la Ministre (voir le document joint« Stratégie Nationale de Santé : les propositions du Sniil »), le Sniil regrette qu’en complément de son discours sur l’open data, l’e-santé et les innovations technologiques médicales mondiales, Mme la Ministre n’ait pas été encore plus innovante en donnant la place qui leur revient aux infirmières libérales.